Michelin China : Faire de la route un lieu plus sûr

Q : Pouvez-vous nous présenter brièvement l'incubateur de Michelin en Chine?

Bien sûr. Notre mission, c'est de livrer de nouveaux projets rentables dans des domaines proches des activités principales de Michelin. Nous nous occupons de l'incubation à la fois des initiatives internes chez Michelin, et des startups externes et ce en partenariat avec HAX, un accélérateur implanté à Shenzhen et à San Francisco. Nous investissons également dans les startups lorsque leurs produits ou services sont en synergie avec nos activités dans les transports et la mobilité connectée.

Q : Vous étiez présents à CES 2017. C'était une réussite pour vous ?

Oui, tout à fait. Nous avons établi beaucoup de contacts aux USA, dont des investisseurs prêts à signer si nous sommes en mesure de répondre à leur demande ; par exemple, nous avons présenté notre AMS (Alcohol Monitoring System – Système de Surveillance de l'Alcoolémie), et on nous a demandé de développer un détecteur des effets du cannabis sur le même principe. 

Nous avons donc découvert des possibilités inattendues l'année dernière. C'était également très intéressant d'expérimenter comment les affaires se traitent aux Etats-Unis. En Chine, lorsqu'on parle business, on est souvent en train de boire et de manger en même temps ; aux Etats-Unis, c'est plus professionnel en général – et plus compliqué !

Q : Des développements depuis 2017 ?

Absolument. Le hardware et le software du système de détection de l'alcoolémie au volant, AMS, que nous avions présenté l'an dernier sont en vente à présent, et utilisés actuellement par 7000 chauffeurs de bus. C'est une étape clé pour nous. Et des négociations sont en cours avec le gouvernement chinois et la Société des Combustibles de Shenzhen pour 1000 appareils supplémentaires.

Q : Qu'allez-vous montrer au CES 2018 ?

Michelin Chine présentera deux startups : la première, c'est Steering AI, avec un système qui prévient la fatigue au volant ; l'autre, c'est un robot pour l'inspection des pneus.

 Q : Et qu'attendez-vous de votre participation à CES avec ENGIE ?

Tout d'abord, l'occasion de communiquer à propos de nos activités, dans l'espoir d'inspirer les gens à croire en notre équipe et à essayer nos services. Le CES, c'est également l'occasion pour nous chez Michelin de mettre en valeur notre potentiel d'innovateurs dans le secteur de la mobilité. Et les startups qui nous accompagnent proposent des produits et des services qui procurent plus de sécurité sur la route : nous en sommes fiers.

Q : Quelle est pour vous l'innovation la plus marquante ?

Chaque projet est différent : des scénarios différents, des besoins différents, des gens différents. Je dirais donc que l'innovation la plus marquante, c'est ce qu'on pourrait appeler la 'Initiative Attitude'. Pour chaque projet, c'est indispensable de creuser en profondeur et découvrir le niveau fondamental de son interlocuteur, découvrir l'utilisateur réel : lui parler, ressentir directement ce qu'il ressent. Cela peut prendre du temps. Si on n'a pas cette initiative attitude, on loupe les informations sur lesquelles tout se base, on ne voit pas clairement le point sensible, et on peut rater le marché.