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​L’open innovation réussie, c’est faire danser l’éléphant et permettre à la souris de grandir
Autres innovations 01/06/2016

​L’open innovation réussie, c’est faire danser l’éléphant et permettre à la souris de grandir

ENGIE était partenaire de Venturefest East, l’événement de l’innovation qui a eu lieu le 24 mai 2016 à Newmarket Racecourse (Royaume Uni). A cette occasion, le Professeur Tim Minshall de Churchill College (le département d‘ingénierie de l’université de Cambridge), nous a fait part de sa vision de l’innovation réussie.Tim est chercheur, enseignant et s’interroge depuis 20 ans sur la manière de mieux faire des choses nouvelles. Il a notamment travaillé sur les partenariats d’innovation entre les entreprises établies et les startups, et sur la manière dont elles peuvent fonctionner ensemble.

Merci Tim d’avoir accepté de répondre à nos questions. Pour vous, pourquoi l’innovation est-elle importante ?

L’innovation, pour moi, c’est simplement faire quelque chose de nouveau pour améliorer l’état des choses. L’innovation peut changer le monde, et c’est en cela qu’elle est importante.


Quelles sont les aspects clés de l’innovation pour vous ?

On peut les ramener à trois concepts principaux, sachant que nous ne parlons ici que des enjeux pratiques – comment faire mieux les choses – et non des concepts théoriques.

Premièrement, comment collaborer pour mieux faire les choses. Il s’agit ici d’open innovation. De nombreux secteurs tendent vers un modèle ouvert car ils se rendent compte qu’ils ne peuvent plus compter sur leur seule R&D et qu’ils ont besoin des idées venues d’ailleurs. Dans ce nouvel environnement ouvert, les start-ups et les universités peuvent offrir de nouvelles pistes pour de nouveaux business.

Deuxièmement, comment utiliser une technologie disruptive pour améliorer nos activités existantes et nouvelles ? Prenons l’exemple de l’impression 3D qui est aujourd’hui utilisée dans de nombreux secteurs, de la médecine à l’industrie aérospatiale en passant par l’agroalimentaire.

Troisième et dernier point, comment aider les gens à développer les compétences nécessaires pour résoudre des problèmes réels. Il s’agit d’apprendre à utiliser la technologie, que ce soit au cours des études que dans sa carrière professionnelle.


Comment travaillez-vous avec des groupes comme ENGIE ?

Nous ne sommes pas experts de domaines industriels spécifiques. Ce que nous faisons, c’est plutôt l’analyse de processus, y compris de questions comme :

  • Cette innovation peut-elle s’appliquer à vos métiers ? Si non, comment pourrait-elle le faire dans l’avenir ?
  • Comment cette innovation s’intègre-t-elle dans vos systèmes actuels ? Qu’est-ce qu’il faut changer ?
  • Comment s’adapte t’elle à vos business models ? Va t’elle permettre de développer des affaires ? Il faut prendre en compte des risques comme la cannibalisation de vos activités actuelles, ou l’évolution dans le temps.
  • Vos salariés ont-ils les compétences nécessaires pour exploiter l’innovation ? Si non, qu’allez vous faire pour y remédier ?
  • Le cadre juridique et réglementaire est-il propice à l’introduction de cette innovation ? Citons par exemple les délais nécessaires pour obtenir les autorisations pour certains technologies ou matériaux nouveaux qui peuvent être très longs et en retarder le déploiement.
  • Comment gérer les retards dans le déploiement de l’innovation et que faire si une autre innovation se révèle pendant ce temps ?

Il s’agit d’interaction entre le business, la technologie et le contexte.


ENGIE s'est doté d’un programme d'open innovation, qui sollicite les idées innovantes de startups – est-ce une bonne approche ?

Oui, pour ENGIE comme pour les startups la collaboration peut se révéler mutuellement bénéfique. Les startups n’ont pas les mêmes contraintes et ne subissent pas le poids des habitudes que connaissent les grands groupes. Elles ne sont pas contraintes par l’existant, ne sont pas obligées de supporter des infrastructures massives ou de générer d’importants retours sur investissements.

Mais elles sont néanmoins confrontées à d’autres défis.

Elles doivent comprendre ce qu’elles font bien ou mal. Et c’est en cela qu’il est utile pour les startups de chercher des avis et du soutien à l’extérieur. Mais elles ne sont pas toujours très douées dans ce domaine, elles trouvent cela difficile à faire.

C’est le problème de l’éléphant (les grands groupes) et de la souris (les startups) – l’éléphant est grand, agit à grande échelle et dispose de beaucoup de ressources alors que le souris a de l’agilité, de la vitesse et des idées. Ils ont besoin les uns des autres mais les faire travailler ensemble n’est pas facile ; tout comme dans le monde animal, les deux ne se fonctionnent pas de la même façon.

Pour vous, la collaboration est donc la clé pour développer l’innovation ?

La collaboration est absolument essentielle et il existe des moyens de la réussir.

Le premier est l'alignement. ENGIE et vos startups partenaires ne seront pas toujours alignés au niveau de vos objectifs ou de vos stratégies, qui risquent d’évoluer pour répondre à un contexte en mutation ; vous avez donc besoin d’arriver à comprendre vos objectifs respectifs, à rester souple, mais à reconnaître aussi quand il est temps de vous séparer.

Le deuxième clé est de se comprendre mutuellement – les partenariats intelligents sont fondés sur du temps consacré à la relation. Dans notre expérience, les collaborations fructueuses entre startups et grandes entreprises viennent de startups dont certains collaborateurs comprennent comment fonctionnent les grandes entreprises et de grands groupes qui comprennent et apprécient le fonctionnement des startups.

L’une des manières d’atteindre ce niveau d’alignement et de compréhension est de désigner un « entrepreneur en résidence» au sein de la grande entreprise et/ou d’un «champion», doté d’une expérience dans un grand groupe, qui s’installe au sein de la start-up. Echanger et Intégrer des collaborateurs au cœur de vos organisations partenaires peut faire une réelle différence au niveau de la communication et de la compréhension mutuelle.


Comment les universitaires, ENGIE et les start-ups peuvent-ils se compléter dans le domaine de l’innovation?

Nous ne sommes pas tous les mêmes. Mais nous voulons tous la même chose – améliorer le monde, voir utiliser nos idées, et ajouter de la valeur économique et sociale à ce que nous faisons.

D’une manière générale, les universitaires se servent de l'argent pour développer les connaissance, tandis que les entreprises utilisent les connaissances pour faire de l'argent. Contrairement à ce que les gens peuvent penser, la plupart des universitaires ne vivent pas dans leur proverbiale « tour d'ivoire » ; ils veulent que leur recherches soient utiles et utilisées.

Par leur liberté et leur flexibilité, les startups peuvent se concentrer sur leurs propres succès et prendre des décisions rapides, mais elles ont souvent besoin du soutien des grandes entreprises. Ces dernières savent maintenant qu'elles ne peuvent plus garder leur position dominante juste en alimentant les budgets de leur R&D : elles doivent désormais collaborer avec des universitaires et des startups.

Pour bien travailler ensemble, nous avons besoin d'apprécier les forces et les faiblesses de l'autre. Les universitaires ont les connaissances de base qui sous-tendent l'innovation. Les grandes entreprises ont besoin d’agilité, mais faire danser un éléphant n’est pas toujours facile. Les startups sont agiles, mais manquent parfois de réalisme sur les coûts et les délais associés à l’introduction d’une innovation sur le marché.

La solution est de coopérer, grâce à un alignement mutuel, de la compréhension et de la flexibilité.


D’après vous, quelles innovations vont avoir un impact sur les villes et les collectivités de demain?

L’une des ces innovations sera le changement dans notre façon de penser la production et la consommation. Je dois cette prédiction au professeur Steve Evans, directeur de la recherche en durabilité industrielle à l'université de Cambridge. Il décrit les usines du futur, dans laquelle l'eau ou l’air qui sortent sont plus propres que ceux qui entrent, où les matières premières sont soit cultivées localement ou récupérés à partir des déchets d'autres usines. Les produits eux-mêmes seront personnalisés et co-créés. Dans cette situation, chacun sera d’accord pour avoir ce type d'usine au bout de leur rue.


Merci Tim pour toutes ces idées fascinantes sur l’innovation !

Source : Thomas Bardy

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