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L’Ilot Frais entame sa saison 2 !
Autres innovations 24/07/2019

L’Ilot Frais entame sa saison 2 !

En cette période de canicule, imaginer un endroit frais implanté en extérieur au cœur des villes est un rêve, rendu réel par les Ilots Frais connectés au réseau de froid de la Ville de Paris.Déjà testés l’été dernier sur 3 emplacements, les ilots frais reviennent cette année sur 4 nouveaux emplacements. Quelques minutes de fraîcheur avec Maxime Boucaud (Project Leader Climespace) !

Quel a été pour vous le bilan de l’été 2018 ?

Pour évaluer les ilots frais mis en place pendant l’été 2018 (pour mémoire, Gare de Lyon, Paris Plage et Station F), nous avions mis en place plusieurs outils.

Des outils techniques : nous avions installé des capteurs sur le site de Station F, pour mesurer les taux d’humidité, les températures d’air, le rayonnement et ainsi comparer l’atmosphère à côté de l’ilot et sous l’ilot. Nous avons ainsi pu vérifier que nos objectifs avaient été atteints, à savoir une différence de 5 degrés entre l’extérieur et sous l’ilot. Ces données ont aussi alimenté des bases de données sur les températures, humidité, rayonnement sur des sites précis de Paris. 

Une enquête en ligne liée à un QR code, dont le faible taux de retour ne nous a pas vraiment permis d’exploiter les données.

Et enfin, des outils « sociaux » avec l’intervention de sociologues et l’aide du ENGIE Lab Crigen. Des sociologues ont passé plusieurs demi-journées sur chacun des sites pour observer le comportement des passants, les interroger sur leur perception de ce nouvel objet urbain. Ces interventions nous ont permis de mieux comprendre l’usage qui était fait des ilots. 

  • Le premier usage qui est apparu est celui d’un point de passage permettant de s’hydrater, grâce à la mise en place de fontaines par Eau de Paris sur chacun des sites. Sur le parvis de Gare de Lyon, nous avions rajouté des assises pour masquer le passage des tuyauteries du réseau de froid, ce qui en faisait vraiment un point central où les gens pouvaient s’installer, sans avoir à consommer.
  • L’usage de l’îlot comme point de rendez-vous a été très observé, en particulier sur le site de Paris Plage, une zone assez vaste, ou celui de Gare de Lyon, très fréquenté. 
  • Pour le site de Station F, la typologie d’usage était assez différente, en particulier en raison d’un passage beaucoup plus faible. Il s’agissait plus sur ce site d’une pause cigarettes.

Pour résumer, les îlots offraient la possibilité de s’arrêter dans des zones de passage, de s’asseoir, de déjeuner, de faire une pause fraîcheur, ce qui correspondait à un de nos objectifs.


Identifier des axes d’amélioration

Cette étude a aussi permis de déceler des axes de travail, en particulier sur le manque de clarté de la communication. Les gens ne comprenaient pas forcément bien comment ça fonctionnait ni à quoi servait spécifiquement cet objet avant de s’asseoir dessus. 

Nous avons eu des retours sur l’assise, jugée insuffisamment confortable, ce qui a constitué une de nos priorités pour cette année. 

Les retours sur la sensation de fraîcheur, liés sans doute au manque d’explications et à certains problèmes techniques nous ont orienté vers une nouvelle solution technique pour cette année. 

Les bonnes surprises sont venues de l’état du matériel en fin de l’exploitation, qui n’avait été ni cassé, ni dégradé au bout de 3 mois, ce qui nous permet de dire que le dispositif a été très bien accueilli et intégré. 

Dès la fin de la saison 2018, nous avons commencé à travailler sur de nouvelles idées pour la saison 2019 grâce aux retours sur cette première expérimentation.


Donc, quoi de neuf cet été ?

Cette année nous déclinons le concept de l’îlot rafraichissant relié au réseau de froid de la ville sous deux formes différentes, la banquise et l’oasis. 


Si l’oasis est une version améliorée du dispositif de l’an passé, avec la banquise nous avons travaillé sur de nouveaux matériaux et une autre architecture. Dans les deux cas, l’intégration d’une circulation d’air permet un rafraîchissement plus homogène sous l’ilot et qui supprime la condensation qui pouvait apparaitre sur les assises. Cette évolution augmente de façon significative l’efficacité du dispositif et le ressenti des utilisateurs. 

En contrepartie, il faut de l’électricité pour faire tourner les ventilateurs et la circulation d’air. Pour fournir cette électricité, nous avons utilisé des solutions différentes pour l’oasis et pour la banquise. Pour l’oasis, nous utilisons le réseau de froid qui recharge des batteries la nuit grâce à une turbine. Ces batteries permettent d’alimenter les ventilateurs pendant la journée. Pour la banquise, les batteries sont rechargées par des panneaux photovoltaïques placés sur le toit de l’ilot.

Donc, deux ilots différents en terme d’alimentation en énergie, et aussi en terme de matériaux. Sur la banquise, les assises sont en granit, un matériau très utilisé par la Ville de Paris, et qui constitue un bon compromis par rapport au marbre doté de très bonnes propriétés thermiques mais plus cher et plus facilement sujet à des dégradations. Sur la banquise, l’air rafraichi est diffusé par l’intermédiaire de micro-percements dans le granit.


Dans les deux cas, le principe de base reste le même : de l’eau glacée est dérivée du réseau de froid de Climespace, circule dans le dispositif avant d’être réintégrée dans le réseau de froid, sans aucune consommation d’eau. 


Une phase de prototypage pour une meilleure efficacité

Pour développer la version « banquise » nous sommes passés par une phase de prototypage sur un modèle réduit, testé en chambre climatique à l’IFSTTAR .Cette phase de modélisation nous a permis d’améliorer le dispositif avant de le lancer en grandeur réelle. 

Pour la banquise, nous avons changé le taux d’opacité de la toiture, et celle-ci est orientable pour optimiser la couverture au sol. Contrairement à l'oasis, la banquise n’est pas modulable, mais elle offre différentes possibilités pour s’assoir, s’ allonger ou s’adosser. 

La version « oasis » permet de connecter différents modules pour en augmenter la surface, ce qui n’est pas le cas de la version « banquise ». Nous disposons donc au final d’une gamme qui nous permet de nous adapter aux différents sites. 


Le confort en ville, une notion centrale

Nous avons travaillé sur la notion de confort en ville, pour pousser les utilisateurs à prendre le temps de se rafraîchir. 

Suite à l’expérience de l’été dernier, la Ville de Paris, qui travaille beaucoup sur le sujet de l’adaptation de la ville aux changements climatiques nous a accompagnés lors de la phase de conception et d’installation, et a intégré les ilots frais dans l’application Extrema et le parcours fraîcheur de la ville. Elle est aussi intervenue pour la création d’un panneau de communication qui sera installé à proximité des ilots. 


Comment s’est fait le choix des implantations pour cette année ? 

Le premier critère a été d’identifier des sites qui nous permettent de nous connecter au réseau de froid ce qui n’est pas possible partout. Ensuite, nous avons besoin d’un peu d’espace et enfin, nous cherchons les zones où nos ilots peuvent être les plus utiles. 



Gare de Lyon est un très bon site, (nota : c’est le seul qui ait été conservé par rapport à 2018). C’est un site complètement minéral qui ne pourrait pas être végétalisé puisque le parvis est situé au-dessus d’un parking. 

Le Palais de Tokyo est aussi un lieu très fréquenté, assez minéral et nous permet d’accéder à un autre public. Sur ce site, nous avons subi beaucoup de contraintes et l’ilot banquise y sera déployé début août.

Rosa Parks, dans le XIX° arrondissement concerne encore un autre public, puisque il s’agit d’un quartier résidentiel.  Nous avons implanté l’ilot frais dans un parc en cours de création, où les arbres sont encore trop jeunes pour fournir de l’ombrage. C’est également un endroit avec beaucoup de passage, proche d’une gare, et dont les nombreux habitants pourraient accueillir favorablement un ilot de rafraîchissement.

Le site de Beaugrenelle nous offrait l’opportunité d’un accès au réseau de froid et assez d’espace pour installer un ilot. 

Notre but était de tester différentes implantations, différents types de population, pour pouvoir ensuite analyser les données collectées. Nous avons aussi travaillé avec la carte des ICU (ilots de chaleur urbains) par l’APUR C’est donc un ensemble de critères qui a présidé au choix des sites, et bien sûr la façon dont se sont déroulés les échanges et les négociations. 


Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Nous avons amorcé une réflexion sur la part des fournisseurs français dans la réalisation des ilots. Aujourd’hui, nous sommes  autour de 90%  de fournisseurs français et notre but est de faire travailler l’économie française et locale. 

De façon plus globale, la problématique du confort en ville est en train d’émerger au niveau national voire plus largement. Le CSTB a reçu pour mission de travailler sur les sujets de l’adaptation de la ville aux changements climatiques, et nous allons travailler avec des chercheurs qui développent de nouvelles méthodes pour mesurer le confort en ville. Nous voulons comprendre comment nous pouvons participer à améliorer ce confort et mieux répondre aux besoins. 

Nous allons initier une démarche systématique de test et d’enquêtes auprès de panels dès septembre, et également tester en soufflerie les ilots frais sur une plus grande échelle.

L’ilot frais est un outil de confort, mais qui peut être important pour la santé. Comment pouvons-nous toucher tous les types de populations ? Dans une perspective de canicule l’ilot pourrait-il répondre à des enjeux sanitaires ? Nous ne sommes pas encore dans une démarche de commercialisation des Ilots Frais. Pour l’instant nous souhaitons définir quel peut être le rôle de l’ilot et ce qu’il apporte, pour pouvoir ensuite mieux cibler les lieux et les utilisateurs potentiels. 


Et bien sûr, la végétalisation des villes reste un point essentiel

Bien sûr il est important de rappeler que l’Ilot Frais ne doit pas remplacer la végétalisation. Le premier effort à entreprendre est de déminéraliser nos sols en ville et de travailler sur la végétalisation. 

N’oublions pas un des grands intérêts de l’ilot frais, c’est d’être connecté à un réseau de froid très vertueux, celui de Climespace. Connecter un ilot frais à un dispositif de climatisation autonome, avec un système de refroidissement sec serait un non sens, car il en annulerait l’effet bénéfique. L’ilot Frais n’est pas une solution universelle, et il faut un certain nombre de critères pour qu’elle soit pertinente. 

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