Chaque année, huit millions de tonnes de déchets sont déversées dans les océans, soit l'équivalent d’environ 57 000 baleines bleues, selon conservation.org. À ce rythme, on estime que la quantité de plastique excédera celle de toutes les créatures océaniques réunies d'ici 2050. Les conséquences sur la faune sont déjà dévastatrices : le plastique provoque la mort de près de 100 000 animaux marins chaque année.
Heureusement, on assiste en parallèle à une multiplication d’innovations respectueuses de l'environnement pour nettoyer les cours d'eau et sensibiliser la population à la pollution de ces espaces.
Le « 8e continent » entend participer à l’élimination des déchets dans l'océan Pacifique.
Cette station flottante a un double objectif : trier et recycler efficacement les déchets qu’elle collecte et produit, et servir de centre de recherche multidisciplinaire.
- Créé par Lenka Petráková, le 8ème continent se divise en cinq parties : la barrière, le collecteur, le centre de recherche et d'enseignement, les serres et les espaces de vie. Les déchets flottants à la surface de l’eau sont collectés et traités, et la barrière capte l'énergie marémotrice pour alimenter la turbine.
- Les serres abritent des plantes halophiles (tolérantes au sel) ainsi que d'autres espèces de la flore, mais aussi de la faune, arrosées grâce aux eaux usées de la station qui sont nettoyées et traitées directement à bord.
« L’océan, berceau de la vie, souffre et c’est à nous d’agir afin de rétablir son équilibre. Il en va de la survie de notre planète" déclare Lenka Petráková à Designboom. La technologie n’est pas le seul moyen d’y parvenir, nous avons aussi besoin d’une plateforme interdisciplinaire pour éduquer les gens et changer leur relation avec le milieu marin pour les générations à venir".
(Photo credit: Lenka
Petráková/Marko Margeta) Ocean Cleanup transforme les plastiques trouvés dans les océans en produits de consommation et agit sur la pollution à la source.
L'organisation à but non lucratif augmente actuellement la production de son Interceptor, une barge de type catamaran, et d'autres solutions dans le but de collecter les déchets de centaines de rivières parmi les plus polluées d'ici 2025.
- Les Interceptors utilisent une barrière flottante qui guide les déchets vers un tapis roulant à l'intérieur du navire (tout en laissant passer les véhicules et la faune marine).
- Des capteurs, alimentés à l'énergie solaire, alertent les opérateurs lorsque les bennes à ordures sont pleines. Elles sont ensuite prises en charge et acheminées vers des sites de traitement locaux.
- Travaillant 24h/24 et 7j/7, un Interceptor peut collecter 50 tonnes de déchets par jour et plus de 100 tonnes dans des conditions optimales. Pour l’heure, trois intercepteurs ont été déployés en Indonésie, en Malaisie et en République dominicaine. Un quatrième est prévu pour le Vietnam.
La "Great Bubble Barrier" qui s’appuie sur un système de... bulles !
La "Grande barrière de bulles" utilise un tube qui pompe l'air et les déchets à la surface de l'eau et les intercepte ainsi avant qu’ils ne soient rejetés dans les océans. L’appareil, créé par une start-up néerlandaise, augmente également les niveaux d'oxygène, « ce qui stimule l'écosystème et empêche la croissance des algues bleues toxiques. »
- Placée au fond d'une voie navigable, la Great Bubble Barrier génère un écran de bulles et s’appuie ensuite sur le courant naturel pour déplacer le plastique vers les bassins versants situés au bord des rivières.
- Les bulles n’ont aucun impact sur les poissons ou les navires. Au contraire, ces écrans absorbent les ondes et les sons, réduisant la pollution de l'environnement pour la vie marine.
- Avec un système facilement évolutif, la Great Bubble Barrier pourrait être installée dans les zones industrielles et urbaines avec des niveaux élevés de plastiques. Les créateurs souhaitent également collecter des données sur les types de déchets et leur origine afin de sensibiliser le public.
WasteShark a automatisé le nettoyage.
Cet aquadrone, créé par RanMarine Technologies, basé aux Pays-Bas, collecte les ordures à la surface des lacs et des océans. Petit mais puissant, le WasteShark est un mini catamaran qui peut être contrôlé à distance.
- Inspiré du requin baleine, le plus gros poisson du monde, le WasteShark contrôle également certains indicateurs environnementaux tels que les niveaux de pollution, tout cela sans émettre aucun gaz à effet de serre.
- Un WasteShark peut « nager » pendant 10 heures avec une portée de cinq kilomètres. Il possède une capacité de collecte de 500 kg de déchets par jour. Et une durée de vie de 15 ans.
Comme l'a déclaré Richard Hardiman, PDG de RanMarine Technologies, à Euronews : « Ce que nous essayons de faire, c'est de créer un navire suffisamment petit qui pénètre dans des espaces restreints où les déchets se concentrent, en particulier dans les ports, afin de les empêcher d’atteindre les océans. »