Un exemple probant nous vient de l’architecte Suisse Philippe Rahm, dont les plans pour le Taichung Central Park de Taiwan prennent en compte le vent, le soleil, les courants d’air et les changements de température en milieu urbain. Cette nouvelle approche, Rahm l’a baptisée : « architecture météorologique ».
« Le retour des canicules a rematérialisé la question architecturale et urbaine », a t-il déclaré récemment au quotidien Le Monde.
Son parc ne produit pas d’émissions carbones et repose uniquement sur des énergies renouvelables — notamment par le biais de quelque 10 000 panneaux solaires. Les différentes parties du parc ont quant à elle été pensées selon un gradient de température, de chaud à froid. Et comme Philippe Rahm l’explique lui-même, « la fonction suit : là où c’est plus frais, ce sera plus confortable, donc on installe les tables à pique-nique ; les jeux pour enfants, on les place dans les endroits les plus éloignés du bruit et de la pollution…»
Au-delà des parcs, l’attention se porte en particulier sur les routes. Urbanistes et technologues sont convaincus que la révolution des voitures autonomes influera considérablement sur l’avenir des transports et de la mobilité, jusqu’ici déterminés en grande partie par la voiture.
Plutôt que de construire des parkings et de garages, les villes se tournent désormais vers la mise en place d’infrastructures plus vertes et innovantes. Dans le cadre du salon NEXT Design Perspectives à Milan, l’architecte italien Carlo Ratti a récemment imaginé un futur urbain où, à l’instar de Manhattan, la circulation automobile serait réduite de moitié.
Les voitures de particuliers occupant près de 60% des voies classiques (que ce soit pour circuler ou pour se garer), la question se pose : dans un avenir décongestionné, que faire de tout l’espace et de toutes les infrastructures libérés ? Pour Kinder Baumgardner, architecte chez SWA, il ne fait aucun doute qu’un futur sans conducteurs laissera un vide qu’il conviendra aux architectes d’investir.
« Des plans ambitieux vont se matérialiser, c’est certain », a déclaré Baumgardner à Metropolis. Multiplication des espaces publics, problématiques de durabilité et de respect de l'environnement… telles sont aujourd’hui les préoccupations d’aménagement urbain qui guident les cabinets d’architectes dans leur travail : imaginer ce à quoi le monde demain pourrait — et devrait — ressembler.
● AnnaLisa Meyboom propose d’utiliser les feux de signalisation comme points de repère au sein d’un nouveau réseau de mobilité intelligent, incluant de nouveaux modes de transports comme les vélos électriques et les trottinettes
● L’entreprise internationale de design Gensler souhaite redonner vie aux stations-essence hors-service, par le biais de son projet Get Pumped en collaboration avec Reebok. Le pari : transformer ces dernières en parcs de petite taille, places de stationnement « dépose-minute », ou encore pistes de jogging. L’un de ces espaces prototypes, baptisé « Oasis », propose en outre de la petite restauration, ainsi que des espaces de yoga et autres « capsules » de méditation.
Le cabinet d'architecture américain HOK a quant
à lui mis au point plusieurs modules susceptibles de réinvestir l’espace d’une
ville sans voitures, au nombre desquels figure un « bain de verdure » en plein
milieu de la ville, où faune et flore peuvent cohabiter avec leurs voisins
humains, au sein de l’environnement urbain.
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