R&I : le ENGIE Lab Singapour conforte son développement et prépare l’avenir

Attribuée par l’Economic Development Board, une agence gouvernementale, cette subvention soutiendra le développement de nouvelles compétences autour de systèmes de refroidissement bas carbone, du verdissement des data centers et de l’intégration des énergies renouvelables au mix énergétique local. Explications avec Loïc Villocel, son directeur.

Loïc, concrètement, comment allez-vous utiliser cette subvention ? Que va-t-elle changer pour vos équipes et vous ?

Cette nouvelle subvention va nous permettre de passer à une nouvelle échelle puisque notre équipe est amenée à doubler d’ici trois ans. Il s’agit non seulement de booster la taille de l’équipe mais aussi sa maturité. Un des enjeux est d’inscrire nos actions dans une approche de plus en plus globale sur nos domaines d’expertises, en étant reconnu au-delà de Singapour, dans la région et ailleurs, par l’interne et par l’externe. Pour recruter, nous allons notamment nous appuyer sur l’écosystème universitaire local avec qui des partenariats sont déjà en place et avec qui des chercheurs du Lab ont tissé des liens au travers de leur propre parcours universitaire. 

Grâce à un meilleur ancrage dans l’écosystème local, nous accèderons également plus facilement aux subventions publiques. Nous optimiserons ainsi nos sources de revenus pour trouver d’importants effets de levier permettant de financer les programmes de recherche du Groupe ENGIE.

Quelles sont vos ambitions pour les trois années à venir ? 

Nous allons entrer dans une phase de croissance et développer de nouvelles expertises sur des sujets qui répondent à des enjeux forts localement à la fois pour le gouvernement singapourien et pour ENGIE, tout en ayant un impact potentiel de déploiement en Asie-Pacifique et mondialement. Nous avons identifié deux nouveaux sujets majeurs : le cooling et les green data centers. Ces deux thématiques constituent des priorités business pour la région, mais aussi plus globalement pour ENGIE. Pour identifier ces priorités, nous avons réalisé plus de 70 entretiens en interne et en externe, en associant des acteurs à la fois de l’Etat, de la recherche et du business. En agissant ainsi, nous avons voulu nous doter d’une stratégie de long terme qui fasse sens et résonne avec les enjeux commerciaux du Groupe. Cela nous a aussi permis de donner encore plus de sens à notre travail de recherche et d’innovation, en lui donnant des perspectives très concrètes. Pour être plus performant sur ces deux thématiques et sur le reste, nous allons bien sûr continuer de développer les expertises historiques et les assets existants, notamment notre plateforme de tests (REIDS SPORE) mise en service fin 2020 qui va permettre de développer des projets pilote en conditions réelles pour mieux préparer le déploiement commercial de différents types d’offres intégrées.

Comment définissez-vous les liens entre recherche et business ?

C’est la clef du succès ! Le rôle d’un centre de recherche comme le nôtre est de contribuer aux succès commerciaux d’ENGIE dans la région en développant des expertises alignées avec les besoins business et des solutions innovantes différenciantes qui puissent être intégrées dans les offres commerciales. Nos nouvelles priorités R&D sont aujourd’hui complètement alignées avec les priorités business d’ENGIE dans la région. L’impact de cette recherche appliquée au business porte déjà ses fruits avec deux offres commerciales (Pfizer et NTUC FairPrice) remportées cette année avec notre soutien aux business développeurs. ENGIE a de grandes ambitions dans la région autour notamment des District Cooling, des data centers verts et des offres intégrées. Et nous avons désormais les clefs et une importante carte à jouer pour aider le business à faire la différence vis-à-vis des compétiteurs. 

Pour quelles raisons l’Economic Development Board, une agence gouvernementale, investit-elle à vos côtés ?

L’Economic Development Board (EDB) est un soutien de la première heure puisqu’il est le premier, il y a cinq ans, à nous avoir accordé une subvention pour nous aider à créer l’entreprise en 2016. Une aide qui a permis de financer notre première phase de développement de compétences autour de la décarbonation de l’industrie et des smarts grids, et de construire notre plateforme — baptisée REIDS SPORE — de démonstration de solutions innovantes bas carbone en conditions réelles et tropicales. Le fait qu’EDB investisse à nouveau dans le Lab jusqu’en 2024 témoigne de la crédibilité acquise dans l'écosystème local par ENGIE et de la volonté du gouvernement singapourien de se positionner comme un leader mondial de l’innovation et des nouvelles technologies.

Bio express

Doté d’un double diplôme d’ingénieur et d’une spécialisation dans le domaine du gaz, Loïc Villocel a démarré sa carrière dans les infrastructures gazières. Coordonnateur au sein d’ENGIE en 2016 du premier appel à projets lancé par le gouvernement français dans le domaine de l’hydrogène, il développe ensuite de nouvelles offres innovantes bas carbone auprès des grands industriels avant de devenir directeur de l’ENGIE Lab Singapore en juin 2019.