Ce projet pilote innovant va nous permettre de tester et de maîtriser le stockage de l'hydrogène à grande échelle, en simulant des injections et des soutirages en cavité saline. Cela ouvre la voie à l’industrialisation du procédé
Le projet Hypster soutenu par l’Union européenne et le Clean Hydrogen Partnership consiste à produire, puis à stocker sous terre de l'hydrogène à grande échelle. Il se compose donc de deux parties : le stockage de gaz en cavité saline et la production par le biais d'un électrolyseur pour fournir de l'hydrogène à partir d'énergies renouvelables. Cette innovation a été développée par les équipes de Storengy, filiale d'ENGIE, sur le site de stockage de gaz naturel d’Etrez. Elle entre dans sa phase d'expérimentation avant son déploiement à l'échelle en 2024.
Avec un budget total de 15,5 millions d’Euros, dont 5 millions d’Euros financés par le Clean Hydrogen Partnership, ce pilote unique ouvre la voie à la création d’une filière industrielle du stockage d’hydrogène renouvelable et à une réplicabilité́ technico-économique sur d’autres sites en Europe.
Lancé en janvier 2021, HyPSTER passe en phase de réalisation pour produire et stocker de l’hydrogène sur le site d’Etrez. Côté production, un électrolyseur de 1 MW générera 400 kg d’hydrogène par jour. Côté stockage, les opérations de tests vont commencer dans la cavité EZ53. S’en suivra une centaine de cycles de variation de pression de l’hydrogène sur une période de 3 mois, sans flux entrant ou sortant d’hydrogène. Ces tests permettront de confirmer la capacité à stocker de l’hydrogène avec des standards de sécurité similaires à ceux mis en place pour le gaz naturel depuis plus de 70 ans.
Au terme de ces cycles, l’hydrogène sera soutiré et analysé afin de s’assurer de la qualité du gaz après son séjour dans la cavité.
Après cette phase expérimentale, changement d’échelle en 2024 : la production et le stockage d’hydrogène vont progressivement s’amplifier, jusqu’à l’utilisation de la capacité totale de la cavité en 2026, soit près de 50 tonnes (l’équivalent de la consommation journalière de 2 000 bus). Ceci permettra de ravitailler les industriels et stations de distribution d’hydrogène de la région.
A moyen terme, un hydrogénoduc devrait relier Etrez aux sites de production d’hydrogène et aux sites de consommation et ainsi accompagner la montée en puissance de la filière.
Catherine Mac Greggor, Directrice Générale d'ENGIE : « Ce projet pilote va nous permettre de tester et de maîtriser le stockage de l'hydrogène à grande échelle, en simulant, dans un premier temps, des injections et des soutirages en cavité saline. C'est quelque chose de très innovant, car cela va ouvrir la voie à l’industrialisation de ce nouveau procédé »
Des études complémentaires ont d’ores et déjà été lancées cet été, pour préparer la suite de ce projet. Elles visent au développement de capacités massives de stockage d’hydrogène sur le site d’Etrez. 4 cavités – à 1 300 mètres de profondeur – pourraient ainsi être utilisées, avec une capacité de stockage de 6 700 tonnes d’hydrogène chacune.