Récupération de minéraux à partir de saumure

Un accès fiable et libre à certaines matières premières est une préoccupation croissante pour l’UE et pour le monde entier. La Commission Européenne a dressé une liste des matières premières critiques au sein de l’UE, essentielles pour la production d’actifs renouvelables. 

Pourquoi ces matières premières critiques sont-elles importantes ? 

• Elles sont associées à tous les secteurs et à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement.

• Le progrès technologique et la qualité de vie dépendent de l’accès à un nombre croissant de matières premières.

• Elles sont étroitement liées aux technologies propres : en particulier, elles sont irremplaçables dans les panneaux solaires, les éoliennes, les véhicules électriques et les éclairages à faible consommation d’énergie. 

L’eau de mer offre une source quasi infinie de minéraux et de métaux, à une concentration constante mais très diluée.

Les principaux composants de l’eau de mer sont le chlorure et le sodium (≈86 % de tous les sels dissous), les sulfates, le magnésium, le calcium, et le potassium. Les sels restants consistent en un mélange de plus de 40 éléments, présents en quantités variables.

Le strontium, le germanium, les borates et le lithium font partie de la liste des matériaux critiques de l’UE et seraient intéressants pour la production de technologies propres. Par exemple, le lithium et ses composés interviennent dans plusieurs applications industrielles, notamment le verre et les céramiques thermorésistants, les lubrifiants à base de graisse de lithium, les additifs de fluxage pour la production de fer, d’acier et d’aluminium. On observe notamment une tendance croissante à l’utilisation du lithium dans les batteries.

Comment utiliser et récupérer des ressources à partir de la saumure issue du dessalement ? 

Le dessalement, solution technologique de plus en plus prisée pour l’approvisionnement en eau douce, soulève diverses controverses, notamment en raison de ses importants coûts financiers et énergétiques, et des problèmes environnementaux liés au rejet de la saumure dans les océans, souvent critiqué par des organisations environnementales.

Face à ces défis, la réutilisation de la saumure suscite autant d’optimisme que de questions. Cette technologie en est certes encore à ses débuts et ses impacts sociaux restent largement inexplorés. Néanmoins, deux de ses aspects sont salués par les experts du secteur. Tout d’abord, en réduisant les rejets de saumure dans les océans, elle contribue à en atténuer les conséquences environnementales. Deuxièmement, en améliorant le rapport coût/efficacité du dessalement, elle allège la charge financière qui pèse sur les communautés aux économies fragiles. 

Passer de l’eau de mer à l’eau douce et des produits solides avec un minimum de déchets.

Les saumures provenant des usines de dessalement contiennent deux ressources précieuses : 

• Les sels concentrés qui peuvent servir à produire des minéraux, des métaux, des produits chimiques et du CO2.

• L’eau qui peut être partiellement séparée afin que l’usine augmente son rendement de récupération. 

L’extraction de minéraux à partir de la saumure favoriserait une économie plus durable en réduisant à la fois le coût de production de l’eau potable et l’impact environnemental généré par les rejets de la saumure.

Plus un métal est cher, même si sa concentration dans l’eau de mer est faible, plus son extraction peut être rentable. En cas de crise affectant certains minéraux et entraînant une flambée de leur prix, l’extraction de saumure pourrait être une solution.

Carte de quelques projets pilotes et de démonstration

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