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HyPort : de l’hydrogène vert dans les aéroports
Viva Technology 02/05/2024

HyPort : de l’hydrogène vert dans les aéroports

L’hydrogène vert est un vecteur essentiel de décarbonation des solutions des mobilité. Parmi les projets menés par ENGIE, celui d’implanter une station de production et distribution d’hydrogène vert sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Une première en Europe ! Directeur général de ENGIE Solutions Hydrogène, Florian Chevallier nous parle de cette innovation qu’il présentera au prochain salon Viva Technology, du 22 au 25 mai 2024. 

La société HyPort déploie des infrastructures d’hydrogène vert sur la région Occitanie pour la mobilité, l’industrie et la logistique.

Notre prochain challenge sera de passer des neuf stations hydrogène que nous opérons actuellement en France à une cinquantaine de projets d'ici 2030.

En préambule, pouvez-vous nous rappeler quels sont les usages de l’hydrogène ? 

C’est une source d’énergie qui a plusieurs usages. L’usage majoritaire aujourd’hui est industriel, dans des processus pour faire du « chaud » - aciéries, verreries, cristalleries -, ou pour la fabrication d'engrais. L’hydrogène est également une énergie très intéressante pour la mobilité. En effet, la technologie permet des temps de recharge très faibles, tout en conservant des autonomies similaires aux mobilités classiques fuel. Ces caractéristiques sont très intéressantes pour la mobilité lourde - poids lourds, véhicules de chantier, bennes à ordure ménagère - ou la mobilité intensive. C’est précisément le cas des navettes aéroportuaires. 

Comment produit-on ce gaz ?

Cela fait très longtemps que l'on sait produire de l'hydrogène. Aujourd’hui, 95% de l’hydrogène produit est dit « gris », c’est-à-dire qu’il est produit par réactions thermochimiques à partir d’énergies fossiles (gaz naturel ou charbon). Ce qui est nouveau, c'est l'hydrogène vert, que l’on produit par électrolyse de l'eau. Le courant électrique permet de scinder les molécules d’eau en deux, avec d'une part de l'oxygène, d'autre part de l'hydrogène. Cet hydrogène est alors vert, pour autant qu'il soit produit à partir d'électricité renouvelable. 

Pourquoi ENGIE investit-elle dans ce type d’énergie ?

Parce que nous sommes persuadés que l'hydrogène vert est une source d’énergie d’avenir, indispensable dans le mix énergétique à venir avec l’augmentation rapide des moyens de production renouvelables. ENGIE développe énormément de solutions d'énergie renouvelable, comme l’éolien et le photovoltaïque, et c’est formidable. Mais le photovoltaïque a l'inconvénient de produire beaucoup quand il y a du soleil et pas du tout la nuit, et l’éolien de produire quand le vent est présent : c’est ce que l’on appelle l’intermittence. Le réseau électrique aura donc besoin de solutions pour assurer la flexibilité du système entre production et consommation. Or l’hydrogène vert est stockable. Associé à une installation de production électrique renouvelable, il peut permettre de stocker l’électricité produite lorsque la consommation n’est pas assez importante. Il peut ensuite être utilisé à la demande directement comme gaz vert, ou être reconverti en électricité grâce à une pile à combustible. C'est donc une source d’énergie hyper vertueuse. 

Sur le salon Viva Technology, vous présenterez le projet HyPort. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?  

Détenue par Engie Solutions, filiale du groupe ENGIE (51%) et l’Agence Régionale Energie et Climat Occitanie (AREC, 49%), la société HyPort déploie des infrastructures d’hydrogène vert sur la région Occitanie pour la mobilité, l’industrie et la logistique. De la production à la distribution, elle a pour but d’accompagner les collectivités locales et les industries avec des solutions adaptées à leurs besoins. L’électrolyseur alimente les deux bornes de recharge à hydrogène : une en zone aéroportuaire, avec un usage dédié aux véhicules présents sur le tarmac (bus Transdev pour le transport des passagers, tracteurs d’avion ou groupes électrogènes qui alimentent les avions en électricité lorsqu’ils sont au sol et non raccordés à une passerelle), et une en zone publique accessible à des clients externes à l’aéroport (dont deux bus opérés par Transdev).

En quoi est-ce innovant ?

C’est le premier projet européen opérationnel de ce type sur zone aéroportuaire. Et aujourd’hui, nous avons d'autres projets en cours sur d'autres aéroports. 

Pourquoi ce projet est-il spécifiquement implanté dans la région Occitanie ? 

Ce qui a rendu ce projet possible, c’est qu’il y a eu une conjonction de volontés à la fois de la Région Occitanie, très motrice pour développer des solutions d’hydrogène vert, de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, de l’ADEME et d’ENGIE. Le projet a pu bénéficier également d’aides publiques de différentes natures : l’ADEME, la Région Occitanie ainsi que l’Europe via le programme JIVE (Joint Initiative for hydrogen Vehicles across Europe)

A Viva Technology, que présenterez-vous concrètement ? 

Nous proposerons une visite virtuelle de la station HyPort pour montrer en quoi consiste une station hydrogène : la partie électrolyseur, la partie compression et la partie stockage, sachant que ce sont des zones habituellement fermées au public. Ce sera l'occasion de faire de la pédagogie, en montrant comment l’hydrogène est produit, stocké et distribué.

Pourquoi est-ce important de participer à ce salon ? 

L'hydrogène vert est une technologie innovante en plein développement. Pour nous, c’est important aujourd’hui de montrer que la technologie est opérationnelle. Nous ne sommes plus dans des labos de recherche mais bien dans une phase de massification et d'industrialisation. On peut venir avec sa voiture et se recharger en hydrogène, ça existe, ça fonctionne ! 

Sur ce site, nous parlons d'innovation. Si vous deviez n’en retenir qu’une dans l'histoire, ce serait laquelle ?

La roue, parce qu’en permettant le développement de la mobilité, elle a posé les prémices de tous les échanges : culturels, commerciaux, industriels… Avant la roue, on était très limité dans ses déplacements et tout se gérait au niveau local. Cette invention a permis le développement de toutes les infrastructures et donc l'internationalisation des échanges.

Dernière question : votre prochain challenge, après le salon, ce sera quoi ?

Ce sera d'essayer de passer des neuf stations hydrogène que nous opérons actuellement en France à une cinquantaine de projets d'ici 2030. Donc une accélération très forte, en France mais aussi au niveau européen, et une industrialisation aussi de l'ensemble de nos processus et de l'ensemble de la chaîne de valeur de toute la filière hydrogène. Que ce soient les fournisseurs d'électrolyseurs, les intégrateurs comme nous ou les producteurs purs, nous sommes dans une phase de massification et d'industrialisation où il faut trouver les modèles économiques qui conviennent, et c’est ce qui est passionnant.


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