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Nous pensons que la combinaison de ces procédés pourrait augmenter la productivité du biométhane de 30 à 40 % tout en maintenant les coûts d'investissement à un niveau acceptable.
Si de multiples usines de méthanisation ont été développées au cours de la dernière décennie en France, la technologie reste encore peu attractive pour les investisseurs car les installations actuelles produisent du biogaz avec une concentration de biométhane assez faible. Cela nécessite de purifier le biogaz, ce qui représente environ 30 % des coûts de production et compromet la viabilité économique de l’installation.
Le projet Metha-HYn est conçu pour améliorer considérablement la productivité du processus de digestion anaérobie en injectant de l'hydrogène dans le digesteur et en en ajoutant du biochar. Afin d'en faire un processus de production circulaire in situ complet, l'hydrogène requis proviendra d'un processus de fermentation sombre sur site produisant un mélange de H2 et de CO2 et d'un traitement de purification ultérieur qui convertit le CO2 en carbonate de calcium ( CaCO3). Le biochar sera produit par pyrolyse du digestat.
Tous ces procédés seront d'abord développés et testés séparément, puis intégrés dans une installation pilote de taille significative (avec un réacteur de 250 litres) qui sera construite à Clermont-Ferrand.
Subventionné par l'ADEME, le projet est coordonné par le Laboratoire Biogaz, Biomasse & Déchets du Crigen en partenariat avec l’Apesa, l’IS2M-CNRS et l’INRAE-LBE. Le lancement du projet a eu lieu en mars 2022. A l’issu de la première année du projet, les premiers essais en biométhanation in situ fournissent des résultats prometteurs qui permettent d’augmenter la production de 30% à ce stade et où tout l’hydrogène est consommé. Les tests avec biochars de digestats ne sont pour le moment pas concluants mais cela devra être confirmé lors des prochaines phases d’essais à plus grande échelle. Des capteurs de mesure d’H2 dissous sont également en cours de développement et seront testés en environnement laboratoire en 2024 .
Mme Marine Juge se réjouit de la perspective de renforcer la viabilité économique de la digestion anaérobie : « Nous pensons que la combinaison de ces procédés pourrait augmenter la productivité du biométhane de 30 à 40 % tout en maintenant les coûts d'investissement à un niveau acceptable. Et c’est une solution entièrement intégrée prête à être mise en œuvre localement à différentes échelles. »