Vivre hors-réseau : le
défi peut paraître insurmontable, mais ceux qui s’y osent se lancer dans
l’aventure deviennent pour beaucoup une véritable source d’inspiration. Les
maisons autosuffisantes, comme on les appelle, ont énormément évolué ces
dernières années, que ce soit dans leur design ou leur réalisation – et
continuent d’ouvrir leur porte à des modes de vie radicalement différents.
Promoteurs, concepteurs,
architectes : tous imaginent aujourd’hui des solutions toujours plus créatives
intégrant à la fois une production autonome d'énergie verte et une gestion
innovante des déchets, de l'eau et de la température. De résidences en forme de
ruche à des récifs de corail artificiels, voici quelques projets qui font de la
vie en autarcie une réalité :
credit: Mathieu Collos
SEA STEM
Nombreux sont les
architectes et urbanistes à lutter contre la menace de la montée du niveau de
la mer. L'un d’entre eux, Mathieu Collos, a
conçu tout un habitat aquatique autonome qu’il a baptisé SEA STEM.
- L’architecte a imaginé un bâtiment à cinq kilomètres
au large du port de Palavas-les-Flots, dans le Sud de la France, là où les eaux
ont une profondeur de 50 mètres. L'habitat s'élèvera à 30 mètres au-dessus du
niveau de la mer et comprendra un récif artificiel destiné à promouvoir la
biodiversité marine.
- Entièrement autonome, le bâtiment fonctionnera à
l'énergie éolienne, solaire et marémotrice ; il sera en outre à même de
produire sa propre nourriture grâce à l'aquaculture et à la permaculture, et
générera sa propre eau à partir d’eau de pluie et d’eau de mer dessalée.
- Les invités du SEA STEM seront sensibilisés à une
vie plus respectueuse de l’environnement à travers l’entretien du jardin en
permaculture et en apprendront davantage sur la vie marine grâce à des
animations autour du récif artificiel. Les activités de voile et de foil
contribueront quant à elles à la collecte de données environnementales via des
capteurs embarqués.
- Le projet n’en est encore qu’à ses débuts, mais
mise sur un programme de financement alliant recherche scientifique et écotourisme.
Credit: SYSHAUS
waterlilliHaus
De l’autre côté de
l’Atlantique, la société de construction brésilienne SYSHAUS propose un
autre exemple d'utilisation de l'eau comme terrain, avec son concept de waterlilliHaus : une
maison préfabriquée qui flotte sur le lac de São Paulo tout en générant sa
propre énergie.
- Spécialement conçue pour fonctionner hors réseau,
la waterlilliHaus produit sa propre électricité grâce à des panneaux solaires
installés sur son toit. Elle recueille et traite également l'eau de pluie pour
la rendre propre à la consommation et filtre les eaux usées grâce à un système
de nettoyage, avant de les rejeter dans la nature.
- Le climat environnant rend souvent la
climatisation indispensable ; cependant, la waterlilliHaus a recours à une
ventilation naturelle ainsi qu’au fameux effet de cheminée pour garder le bâtiment au frais. L’habitat
flottant possède également un système domotique intelligent, compatible avec
les appareils basse consommation et pouvant être géré à distance.
- La petite habitation de 38,4 m2 est montée sur un
catamaran qui peut naviguer ou être ancré. Elle se construit en moins de deux
jours grâce à des machines automatisées, ce qui permet également de minimiser
les déchets.
Credit: Gianluca
Santosuosso Design
HIVE (la ruche)
Pour créer des maisons
durables et autonomes, on peut aussi tout bonnement reproduire des créations de
Dame Nature. C’est ce que se propose de faire le projet d'habitation
résidentielle à faible émission de carbone HIVE (pour « Human-Inclusive & Vertical Ecosystem ») en s’inspirant
directement des abeilles et de leurs ruches.
- Créés par Gianluca Santosuosso Design pour le concours de design du Royal Institute of
British Architects intitulé « The Home of 2030 », les bâtiments HIVE sont
composés de structures en bois préfabriquées prenant la forme d’alvéoles.
Modulables, ces dernières permettent aux résidents de personnaliser leur maison
et de facilement les agrandir en ajoutant des pièces – le tout à base de
matériaux de construction biodégradables, minimisant grandement l'impact
environnemental.
- Les logements sont autosuffisants en eau et en
énergie : ils sont conçus pour s'intégrer aux systèmes d'énergie renouvelable
et sont en outre équipés d'un système de recyclage de l'eau qui élimine les
eaux usées en toute sécurité et dans le respect de l’environnement.
- La conception du bâtiment lui-même joue en faveur
d’un « socio-éco-système » : une économie locale circulaire où les résidents
partagent des systèmes de production d'énergie et de nourriture, minimisant les
déchets inutiles et favorisant la cohésion sociale.
Credit: Vox Creative
La Tiny Home IKEA
Le géant suédois de
l’aménagement se diversifie – et passe au niveau supérieur : en s’associant à
Vox Creative, ce n’est plus seulement son intérieur que l’on améliore, c’est
carrément toute sa maison ! Fruit de cette collaboration, le Tiny Home Project est un micro-logement mobile qui ne dépend d'aucun
réseau.
- Cet habitat de 17,4 m2 comprend
des panneaux solaires, des toilettes à compost et un chauffe-eau optionnel. La
structure repose sur des roues et peut être facilement fixée à un véhicule.
- L'intérieur de la petite maison
est équipé de panneaux solaires, doublés de bois durable et meublés avec des
produits IKEA durables et écoénergétiques, tels que des façades de cuisine
fabriquées à partir de bouteilles recyclées et une pomme de douche
thermostatique à économie d'eau.
- Le projet a été achevé en 2020
mais sa sortie aux États-Unis a été suspendue par la pandémie. Toutefois, un
modèle de la petite maison est d’ores et déjà disponible à la commande, à
partir de 47 550 dollars (soit environ 38 900€).