Je peux œuvrer pour que mes collaborateurs se sentent bien au travail, et que les détenus vivent une incarcération dans des conditions dignes.
Marie Deschamps est entrée dans le Groupe il y a 14 ans, tout d’abord sur des activités gazières. Elle a ensuite ressenti le besoin d’ajouter du sens à sa vie professionnelle et a intégré GEPSA il y a 5 ans. Depuis 2020, elle est Directrice à la prison de la Santé dans Paris.
GEPSA est une filiale d’ENGIE Solutions qui fournit des services dans le Facility Management sur des sites sensibles : centres pénitentiaires, centres de rétention administrative, bases militaires principalement.
Je suis la Responsable du site, je supervise les équipes qui fournissent les services que l’état nous a délégués, à savoir pour résumer, l’intendance et la vie quotidienne dans la prison. Nous sommes en charge de 2 grandes familles de services : les services à l'immeuble comme la maintenance, les espaces verts, le nettoyage ; et les services à la personne. Il s’agit plutôt de grande conciergerie : restauration, buanderie, travail et transport des détenus, accueil des familles ou du public pour les parloirs.
Je me vois comme le chef d'orchestre du site où les virtuoses sont les équipes, les techniciens, les buandiers, les chauffeurs, les agents d'accueil, etc… Mon rôle est de donner le tempo, de m’assurer que tout le monde joue sa partition ensemble pour un concert réussi.
Ce qui me plaît dans ce métier, ce sont avant tout les relations humaines, avec mes équipes mais aussi avec les détenus, les personnels pénitentiaires, la Direction de l'établissement qui nous contrôle, les intervenants extérieurs, qu’ils soient prestataires ou visiteurs.
Une prison, c'est une mini ville, riche humainement, intellectuellement et même contractuellement. Je m'y plais aussi énormément parce que, à mon niveau, j'ai l'impression d’aider mes équipes et de participer au bon fonctionnement de l'établissement. Si nous faisons bien notre job, les détenus vivent mieux leur détention, les personnels travaillent dans de meilleures conditions… c'est ce qui me fait me lever le matin.
J'ai fait des études de Sciences Politiques, donc intérêt général et service public sont des notions importantes pour moi. Je me sens à ma place dans ce type de marché (délégation de service public), car le bon fonctionnement des prisons participe de l'intérêt général.
Ce milieu est assez méconnu et a malheureusement mauvaise presse. Il ne fait pas rêver, pourtant c'est un milieu incroyable. En prison, vous avez des gens exclus, des gens en souffrance, des malades (y compris des cas psychiatriques) vous avez des pauvres, des moins pauvres, des intelligents, des drôles, des agressifs… C’est vraiment la même chose qu'à l'extérieur. Bien sûr il y a aussi des sujets spécifiques comme la sécurité mais on retrouve beaucoup de sujets de société à l'intérieur.
Sur ces sites, GEPSA est prestataire de services et je tiens à ce que nous assurions une prestation de qualité. Il ne s’agit pas juste de gérer un budget et des process au mieux, il s’agit d’être utile concrètement. C’est l’avantage de l'opérationnel, on voit tout de suite le fruit de son travail, son impact positif. Le client est sur place avec nous, et avec les équipes nous passons notre vie à résoudre des problèmes, à apporter des solutions.
Il y a la base de nos missions comme fournir des repas de qualité, des locaux propres avec de la lumière et du chauffage, et il y a tous les imprévus, les réparations, la maintenance curative, jamais de routine ! Pour que l'établissement soit serein, il faut que tout fonctionne bien dans nos services. Un détenu qui ne reçoit pas le tabac qu’il nous a commandé est capable d’agresser un surveillant ou de mettre le feu à sa cellule pour exprimer sa colère.
Depuis quelques années, le sujet de l’empreinte énergétique de nos activités a aussi pris de l’ampleur, et sur les sites nous cherchons de plus en plus à mettre en place des actions permettant de mieux répondre aux enjeux du développement durable avec et pour l’Administration Pénitentiaire. En tant que citoyenne ce sont aussi des sujets qui me parlent.
Oui, mais je pense que ce serait moins complet. Le milieu carcéral est humainement particulièrement intéressant. On y croise des gens exclus du système, du monde, et si je peux faire quelque chose à mon niveau pour essayer d'améliorer leur quotidien, je vais m'y employer !
Je suis bénévole aux Restos du cœur depuis 12 ans, et j’ai souhaité travailler dans des prisons justement parce que je sentais un décalage entre mon précédent poste chez GEM et mon engagement associatif. Ce travail m'a permis d'être alignée par rapport à mes valeurs.
Je n’ai pas l'impression de changer le monde, mais je peux œuvrer pour que mes collaborateurs se sentent bien au travail, et que les détenus vivent une incarcération dans des conditions dignes.
Vouloir sauver le monde c'est une belle idée mais rester très humble et très modeste est pour moi le meilleur moyen de ne pas être touché par la colère ou le désespoir. En fait on ne change jamais le monde, on change son monde à soi, autour de soi, à son échelle. Faire ce qu’on peut c’est déjà beaucoup.
Mon approche, c’est de me dire que je fais ce que je peux dans ma vie professionnelle ou personnelle. Je ne veux pas culpabiliser de ne pas réussir à régler le problème des gaz à effet de serre ou de la malnutrition dans le monde, de toute façon je n’en ai pas les moyens. Faire à son niveau et surtout avec plaisir c’est ça l’important.
Si on se fait plaisir on fera les choses avec enthousiasme et authenticité, et ça rayonnera autour de soi comme une évidence.
Il y a des milliers de causes à défendre, et si chacun écoute son cœur, il trouvera le sujet qui lui parle d’injustice, qui le dérange et pourra alors s’investir pour un monde meilleur
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