Les maths et l’IA au service des métiers de l’énergie

Quelques mots sur votre parcours ?

Alyssa
J'ai fait des études d'ingénieur civil en mathématiques appliquées. A la fin de mes études, en novembre 2021, je suis entrée chez Laborelec comme Math Engineer.
Simon-Pierre
J'ai fait les mêmes études qu'Alyssa, mais j'ai été diplômé en 2018.  Je travaille pour Laborelec depuis, d’abord comme consultant et maintenant salarié depuis 2 ans. 

Votre mission en une phrase ? 

Alyssa
Utiliser des principes mathématiques et de nouvelles technologies en intelligence artificielle pour répondre à des besoins dans de nombreux domaines, et aider d’autres équipes de Laborelec dans tout ce qui est mathématique.
Simon-Pierre
Parfois les experts métiers ont des problèmes complexes qui nécessitent d’utiliser des algorithmes, des modèles mathématiques ou plus généralement de l’intelligence artificielle. Nous utilisons nos compétences analytiques en sciences de données, en optimisation et en mathématiques appliquées pour identifier, tester et implémenter des solutions en collaboration avec eux.

Pour vous, être un homme / une femme dans ce métier c'est plutôt un handicap ou plutôt un atout ? 

Alyssa
Pour moi, ce n'est ni un atout ni un handicap. Ce qui compte pour un ingénieur, c'est sa capacité de réflexion face à un problème, comment le résoudre, l’originalité des idées apportées.  Donc, c'est plutôt l'attitude d'une personne que son genre qui importe.
J’ai peut-être eu de la chance, mais personnellement, je n'ai jamais ressenti de discrimination, ni ressenti un traitement différent parce que j'étais une femme, ni à l'université, ni à Laborelec.
Simon-Pierre
Pour moi non plus, le genre n'est ni un atout ni un obstacle.
C’est grâce à nos compétences en mathématiques appliquées, en sciences des données et en intelligence artificielle que nous sommes ici. Notre manière de penser, notre esprit logique ne dépend pas de notre genre.

Donc vous n’êtes pas d'accord avec les gens qui disent que la logique ce n'est pas féminin et que les filles sont nulles en maths ?

Simon-Pierre
Mais non ! Quand je vois Alyssa, elle a un esprit logique équivalent à celui des hommes de l’équipe. 
Alyssa
Surtout en mathématiques, c'est compliqué de résoudre des problèmes sans logique !

Vous avez suivi la même formation à des époques différentes. Quel était le ratio homme / femme parmi les étudiants ?

Simon-Pierre
Les statistiques de ce cursus sont stables sur les dernières années avec 20% de femmes et 80% d'hommes.  Lors de mes études, la plupart des femmes qui sont rentrées en 1ère  année la même année que moi ont continué jusqu'à la fin des études.
Alyssa
Oui, il faut juste aimer les maths ! Il y a plusieurs domaines dans l'ingénierie, mais à partir du moment où l’on est intéressé par la matière, il n’y a pas de raison que ça se passe moins bien pour une femme que pour un homme.

Dans votre équipe, quel est le ratio homme / femme ? 

Simon-Pierre 
Dans l’équipe, nous avons tous le même profil de mathématiciens et il y a 2 femmes pour 6 hommes.

Pour vous, l'égalité professionnelle, c'est… ?

Simon-Pierre 
Pour moi, l'égalité professionnelle sera atteinte lorsqu'on n’aura plus à en parler.
Mais on pourrait dire aussi que l'égalité professionnelle c’est donner la même chance à tout le monde, quel que soit son genre, son origine. Et enfin, l'égalité des sexes sera réelle quand il y aura une vraie égalité salariale entre hommes et femmes.
Alyssa
C'est avoir accès aux mêmes opportunités et que le parcours d’une personne ne dépende que de ses compétences et de ce qu’elle apporte dans son travail,  pas de son genre.
Simon-Pierre
On remarque aussi que la mixité au sein d’ENGIE progresse. Dans les postes à responsabilité il y a plus de plus en plus de femmes, notre Directrice Générale est une femme.
Alyssa
Ce sera compliqué d'atteindre 50% de femmes ingénieures alors qu’il n’y en a que 20% qui sortent des études. Mais les entreprises font un gros effort de communication pour attirer et engager des femmes. 

Avez-vous vécu une anecdote en rapport avec ce thème de l'égalité professionnelle ?

Alyssa
Quand j'étais en dernière année d’études, une entreprise a envoyé un mail à tous les étudiants en insistant fortement pour que les femmes participent à la journée de recrutement qu’ils organisaient.  Ce mail, vraiment orienté vers les femmes, m’a interpelée. Il donnait l'impression que les femmes étaient engagées pour avoir de belles statistiques et pour l'image de l'entreprise et que les compétences n'étaient pas le principal critère pour être embauchée.
Simon-Pierre
Dans l'autre sens, ça aurait choqué tout le monde, si on avait reçu un mail disant « vous êtes des hommes, venez chez nous ! » 
J’ai aussi vécu une anecdote un peu similaire, en dernière année à l’université, lors d’une campagne de communication pour les études d'ingénieur qui interviewait toutes les étudiantes. Je trouvais ça plutôt une bonne initiative mais je n'ai pas l'impression que ce type d'initiative ait permis d’augmenter la proportion de femmes dans les études d'ingénieur.
Alyssa
Les portes ne sont pas fermées aux femmes, personne ne dit que le métier d’ingénieur est réservé aux hommes, mais on reste à  20% de femmes et je ne sais pas  si on arrivera à augmenter beaucoup ce pourcentage. 

A votre avis, comment convaincre les filles que ce métier est aussi pour elles ?

Simon-Pierre
Peut-être mieux informer sur le métier d'ingénieur dès le lycée. Expliquer les possibilités, passer au-delà des clichés, montrer les débouchés, indiquer qu’on trouve assez facilement du travail et qu'en plus c'est un travail intéressant !

Quel aspect de votre travail trouvez-vous le plus passionnant ?

Alyssa
Pour moi, c'est discuter avec les collègues, se challenger pour proposer une meilleure solution, et aussi écouter les avis. Parfois, on bloque sur un problème et quelqu’un arrive avec un regard externe et trouve une solution simple et rapide pour nous débloquer. Ce  sont des échanges qui permettent de nourrir notre réflexion.
Simon-Pierre
J’aime échanger avec les collègues métiers des autres Labs qui n’ont pas nos connaissances en mathématiques. On leur explique les solutions mathématiques qui peuvent apporter quelque chose à leur travail de tous les jours. Et dans l'autre sens, on apprend également ce qu’ils font et ce partage de connaissance est vraiment chouette.
Alyssa
Pour créer une solution il faut comprendre les besoins. Parfois, on part d’une solution et au final, en discutant, on aboutit à quelque chose de plus adapté et qui n’avait pas été envisagé. 

Quel est le projet le plus fou sur lequel vous avez eu l'occasion de travailler ? 

Alyssa
Depuis mon arrivée, j’ai pas mal travaillé sur des projets d’EMS (Energy Management System), des projets clés pour ENGIE. Je pense donc à un de ces projets impliquant différentes équipes digitales, chacune travaillant sur son domaine d’expertise. Il fallait une organisation importante pour faciliter la communication et la collaboration entre toutes les équipes. Le fait de collaborer ainsi m'a aussi appris beaucoup sur le plan technique et sur des façons de s'organiser qui seraient intéressantes à reprendre pour notre propre équipe.
Simon-Pierre 
Je trouve difficile de citer un projet en particulier parce que tous les projets auxquels j'ai participé étaient vraiment très excitants. Mais il y en a qui m'a particulièrement marqué, le projet PV Health Scan, un projet qui a pour but de monitorer des grands parcs PV et détecter des sous-performances. 
J'ai été impliqué dès le début, j'ai vu le projet évoluer, il a même gagné un Trophée Innovation en 2022, un brevet a été mis en place pour protéger la solution, vraiment beaucoup d’aspects intéressants !  Ce projet est une belle collaboration entre notre équipe qui apporte ses connaissances en statistiques, en mathématiques et en data science et l'équipe solaire qui apporte sa connaissance métier. 
C’est un exemple typique d’échanges fructueux entre des experts métiers et notre équipe de mathématiciens.