Apporter sa pierre à l’édifice

Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours avant d'arriver au Lab Crigen ?

J’ai grandi en France avant de partir à 18 ans pour la Grande-Bretagne où j’ai suivi un cursus de sciences politiques au King’s College de Londres. Là-bas j’ai eu la chance de bénéficier d’un système universitaire transverse qui permet à chacun de se spécialiser dans ses sujets d’intérêts. C’est ainsi que j’ai opté pour une mineure en géopolitique de l’énergie, une décision qui a eu un rôle clé dans mon orientation professionnelle. 

C’est avec ce même objectif que j’ai réalisé un premier stage dans le département de shipping de Total Gas and Power à Londres. Cette expérience a confirmé ma volonté de m’engager dans le secteur de l’énergie.

J’ai voulu compléter mon cursus par une formation en management et j’ai rejoint le Master de l’ESSEC Business School. Le système de chaires de cette école crée des liens entre le monde académique et le monde professionnel. J’ai intégré la chaire d’économie urbaine où j’ai pu renforcer mes connaissances notamment sur les liens entre acteurs privés et publics pour les réseaux énergétiques. C’est en seconde année que j’ai débuté une alternance au Lab Crigen dans l’équipe de business développement.

Enfin, j’ai suivi le programme ETEM (Energy Technology Economics and Management) à l’IFP, ce qui m’a permis d’ajouter une approche ‘techno’ à mes connaissances ‘market’.  J’ai énormément apprécié ce parcours même quand il m’a challengée et poussée hors de ma zone de mon confort, jusqu’à faire de la pétrochimie – sujet qui m’était absolument inconnu quelques semaines auparavant !

En septembre dernier, j’ai officiellement pris mon poste dans l’équipe de business développement du Crigen, et j’en suis ravie.

Dans l’équipe Business Développement quelles sont tes missions principales ?

Au Lab Crigen, l'équipe business développement fonctionne de manière transverse vis-à-vis des Labs. Ma mission est d’accompagner le développement de projets de recherche dans une logique de viabilité commerciale, d’améliorer et de garantir la rentabilité des offres existantes. 

Nous travaillons sur un portefeuille de sujets inter-labs avec des niveaux de maturité très différents – ce qui est d’ailleurs très intéressant ! Nous venons en support des chefs de projet, en interaction constante avec les parties prenantes, tout en intégrant une veille marché. Le cœur de notre travail est de créer des ponts entre maturité technologique et maturité commerciale.

Mes années d’alternance m’ont permis de comprendre l’échelle de temps propre à la R&D. Elle ne peut pas produire une solution viable en trois semaines, en particulier parce que la recherche peut s’intéresser à des marchés émergents, ou encore non existants. Cela n’exclut pas un appui en business développement pour garantir d’être prêts à un déploiement commercial une fois la solution mature.

 Pour moi, la recherche chez ENGIE constitue le socle de la pyramide, et grâce aux expertises diverses de nos chercheurs, elle est en mesure d’identifier les leviers clés de la transition énergétique. Un centre de recherche et développement est essentiel pour assurer la prospérité à long terme d’une entreprise.

Tu as les yeux qui pétillent quand tu parles de ce que tu fais, qu’est-ce qui te passionne dans ton travail ?

Une de mes motivations principales est de me sentir au premier rang de l’effort déployé par un énergéticien, présent sur la scène internationale, qui s’engage pour rendre possible une transition énergétique. Ma génération est particulièrement marquée par l’urgence climatique et les nombreux défis qu’elle génère, et pour moi c’est génial de travailler pour une entreprise comme ENGIE qui a bouleversé toute sa stratégie en prenant des risques indéniables.

Je découvre chaque jour des expertises nouvelles, des perspectives de marché, avec en toile de fond la question : « Comment est-ce que, moi, je peux apporter ma pierre, ma brique ? »

Ce qui m’intéresse c’est de prendre en considération la réalité économique des solutions : pour développer une offre, je dois comprendre les technologies, les vulgariser, toujours en lien avec les ingénieurs de recherche. Toute seule, je ne peux rien faire et j’aime ce travail transverse, en équipe.

Ce que j’apprécie énormément au Crigen c’est la diversité des profils, que ce soit en terme de parcours professionnels, de spécialités, d’origines et d’âges. J’apprends énormément par la découverte et la transmission.

Enfin, je réalise que chaque jour m’offre une meilleure compréhension du monde qui m’entoure et ouvre des perspectives pour mon futur. Commencer par la R&D c’est approcher le cœur des enjeux de demain d’un groupe dans l’énergie, et en particulier d’un groupe dont la raison d’être est d’agir pour la transition énergétique.

Je suis certaine qu’en dehors du travail tu as bien d’autres passions.

Bien que j’habite à Paris et que j’apprécie énormément mon quotidien ici, je me découvre une passion, très parisienne, qui est de fuir Paris le plus possible pour partir au vert ! Je découvre à l’infini la France, qui n’est pas un pays immense, mais aux géographies si diverses, et je m'émerveille des paysages absolument incroyables et des cultures régionales uniques.

Est-ce qu’il y a un mantra, une petite phrase, qui t’accompagne dans la vie ? 

Oui, c’est une phrase de mon père que j’entends depuis toute petite. «Where there is a will, there is a way ».  Je l'entends prononcer cette phrase, c’est un peu ma Madeleine de Proust. Et pour moi c'est toujours un vecteur de motivation.

Il y a une infinité de possibilités, mais c'est à moi de me donner les moyens d'accéder à ce que je veux. J’ai toutes les cartes en mains pour continuer à avancer et aucune raison de me résigner. C'est mon défi quotidien.

Dans ton expérience, est-ce que tu verrais des actions à mettre en place pour que plus de filles intègrent les filières scientifiques et fassent carrière dans la recherche ?

C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup ! Ma première réponse est que c’est notre responsabilité à tous, hommes comme femmes, de transmettre cette volonté de travailler dans la recherche, et de témoigner que ce secteur convient à tous.

Surtout en cette période de transition énergétique, d’urgence climatique, c’est à nous, à notre échelle, d’incarner ce que nous faisons, de mettre en lumière le rôle de la R&D. Il faut être ambassadeurs de notre quotidien dans la recherche, donner envie aux étudiante-e-s. Notre génération est marquée par un besoin d'engagement et d’actions concrètes. Cette mission d’ambassadeur est très importante et c’est pour moi un moyen d'attirer les talents.  L’impact de notre travail pour les générations futures est un levier sur lequel nous devrions nous appuyer.

Plutôt que de dire « il faut », je trouve qu’on devrait en premier lieu présenter les opportunités incroyables qui nous sont données d’œuvrer nous-même, de laisser notre trace pour aider à la transition énergétique. 

3 mots par lesquels tu te définirais ?

La notion d’engagement me définit vraiment. Je fais ce que je fais parce que j’y crois et j'ai un profond désir d’aller jusqu'au bout.

Ensuite, la notion  d’empathie me correspond bien. Je suis très sociable, je parle beaucoup et à tout le monde. 

Enfin, je pourrais dire enthousiaste, ce qui me permet de voir le côté positif des choses et de me lancer. Car  le plus souvent, la détermination et l’envie permettent de surmonter et de contourner tous les obstacles.