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Il est essentiel de sensibiliser dès le plus jeune âge, à travers des ateliers, des expositions ou des rencontres, afin de montrer la diversité des carrières accessibles aux femmes dans l’industrie et les métiers techniques.
Je suis née et j’ai grandi au Maroc, dans une famille profondément passionnée par les sciences. Pour ma part, j’ai choisi de me spécialiser en physique et chimie des matériaux.
Depuis toujours, je suis animée par une passion profonde pour les sciences et les défis techniques, en particulier ceux liés à la R&D, au développement durable et à la transition énergétique. Je me souviens que, tout au long de ma scolarité au collège et au lycée, j’ai toujours orienté mes choix de sujets et de projets vers des thématiques scientifiques : du respect de la couche d’ozone et de l’environnement au recyclage des matériaux, en passant par la valorisation des déchets. Pour moi, ces thématiques sont des terrains fertiles où l’innovation rencontre la rigueur scientifique, et où chaque projet est une opportunité de contribuer à un avenir plus durable.
Oui, j’ai fait mes études au Maroc et j’ai obtenu un master en matériaux multifonctionnels et applications. Ce master m’a permis d’acquérir des compétences solides en physique appliqué, la caractérisation des matériaux et l’analyse de données. Ensuite, j’ai poursuivi un second master en France, à l’université Pierre et Marie Curie (aujourd’hui Sorbonne Université), spécialisé en chimie des matériaux. Ce cursus m’a permis de renforcer mes compétences en génie des procédés, électrochimie, gestion des risques et maîtrise de la qualité.
Mon parcours professionnel est resté fidèle à cette orientation R&D. J’ai travaillé sur des projets variés : valorisation des déchets de phosphates pour la formulation du béton, traitement thermique du phosphate à l’aide de l’énergie solaire, études sur la corrosion des lignes aériennes au Canada afin d’évaluer la durabilité des infrastructures, ou encore la synthèse des électrodes pour batterie au sein de Solvay.
J’ai obtenu mon diplôme en pleine crise sanitaire, ce qui a rendu l’accès au marché du travail difficile, notamment dans la R&D. Malgré cela, j’ai pu intégrer l’ANSES en tant qu’évaluatrice scientifique et technique, où j’étais chargée de l’analyse physico-chimique des dossiers de produits phytopharmaceutiques. Mon rôle consistait à évaluer la conformité des données, rédiger des rapports et contribuer à la prise de décision pour la mise sur le marché de ces produits.
Puis, j’ai rejoint le Lab Crigen, d’abord comme prestataire au sein du Lab Hydrogène sur le projet Nano H2, avant d’être internalisée dans l’équipe Moyens d’Essais. Cette équipe est très polyvalente, travaillant sur divers thématiques : le biogaz, l’hydrogène, industrie …ce qui m’a permis d’élargir mes compétences en occupant plusieurs rôles et en travaillant sur divers sujets techniques. Cette polyvalence m’a offert une vision plus globale des projets, allant de la conception à l’expérimentation, tout en renforçant ma capacité à m’adapter à différents environnements et enjeux industriels.
Ma mission principale consiste à réaliser des essais expérimentaux sur la performance énergétique, à caractériser des systèmes innovants et à analyser les données issues des bancs d’essais. Je participe à des projets d’innovation pour des entités internes d’ENGIE mais aussi pour des clients externes, ce qui m’offre une grande diversité de sujets.
En plus, je travaille sur l’analyse des besoins et sur des pistes d’amélioration technologique. Mon objectif est d’accompagner le développement de solutions innovantes en lien avec la transition énergétique. Ma mission ne se limite pas à la recherche scientifique, elle s’inscrit aussi dans une volonté constante de contribuer à un monde plus durable.
Tout ! C’est exactement ce que je cherchais : contribuer à la R&D pour apporter des solutions concrètes. Le Lab Crigen mène des projets ambitieux pour concevoir des solutions énergétiques plus propres. Chaque projet pour moi est une nouvelle aventure technique, avec des instruments à maîtriser, des résultats à interpréter et des solutions à proposer.
Je suis fière de contribuer à des innovations qui ont un impact réel sur la transition énergétique.
Oui, tout à fait. J’ai commencé mon parcours par des études généralistes en mathématiques, informatique, physique et chimie, puis j’ai progressivement réorienté mes choix vers des domaines qui résonnent profondément avec mes valeurs : la protection de l’environnement et le développement durable. C’est cette conviction qui guide aujourd’hui mon engagement en recherche et innovation.
Oui, En dehors du travail, je suis passionnée par plusieurs activités qui nourrissent ma curiosité, ma créativité et mon équilibre personnel.
Tout d’abord, la photographie occupe une place importante dans ma vie. Elle me permet de capturer des instants uniques et de figer la beauté du monde qui m’entoure. Cette passion m’a été transmise par mon père, qui avait aménagé une chambre rouge à la maison pour développer ses photos. C’est dans cet univers que mon intérêt pour l’image est né.
Je m’intéresse aussi au dessin et à la peinture que je pratique comme un moment de détente et d’expression personnelle.
Je suis aussi très attirée par le voyage, que je considère comme une source inépuisable d’inspiration et d’apprentissage. Voyager me permet de découvrir de nouvelles cultures, architectures et traditions, de m’ouvrir à d’autres modes de vie, d’explorer des paysages variés et de sortir de ma zone de confort.
Enfin, j’aime être en contact avec la nature, ce qui explique mon goût pour la marche et les randonnées.
Oui, mon voyage aux Philippines m’a particulièrement marquée. J’y ai vécu des expériences inoubliables, comme nager avec des requins baleines, quelque chose que je n’aurais jamais imaginé faire un jour. Dans un registre différent, j’ai aussi été fascinée par Budapest, une ville riche en culture et en histoire.
Oui, il y a une phrase que j’ai lu un jour et qui est restée gravée dans ma mémoire, même si je ne sais plus d’où elle vient : « Quand on pense positivement, on trouve des solutions à tout. Quand on pense négativement, on trouve des problèmes partout ».
Et dans le même esprit, j’aime beaucoup cette citation d’Alexander Lockhart : « Une personne optimiste ne refuse pas de voir le côté négatif des choses, elle refuse de s’y attarder ». Pour moi, l’optimisme est essentiel pour avancer, et cela s’applique tout autant dans la vie que dans la R&D.
C’est un sujet ancien, mais toujours d’actualité. Dans notre société, on continue souvent à encourager les garçons à prendre des risques, à explorer, tandis que les filles sont davantage incitées à être prudentes et discrètes.
Aujourd’hui, même si le pourcentage de femmes dans la recherche progresse, cette évolution reste lente et inégale selon les domaines. On observe encore une forte concentration des femmes dans des postes administratifs ou de support, alors qu’elles sont sous-représentées sur le terrain ou dans les fonctions techniques et scientifiques de haut niveau. Je suis convaincue que les mentalités évoluent, notamment chez les nouvelles générations. Mais il persiste un déséquilibre dans la manière dont les métiers techniques sont perçus pour les femmes.
Pour y remédier, il est essentiel de sensibiliser dès le plus jeune âge, à travers des ateliers, des expositions ou des rencontres, afin de montrer la diversité des carrières accessibles aux femmes dans l’industrie et les métiers techniques. Il faut investir du temps et partager nos expériences. Par exemple, lors d’une visite de collégiens au Lab Crigen, j’ai pris le temps d’expliquer mon métier et de montrer concrètement ce que je fais. Ces échanges sont précieux pour éveiller des vocations et déconstruire les stéréotypes.
Justement, c’est grâce à mon éducation et mon entourage que j’ai pu suivre cette voie exigeante et passionnante.
Curieuse, persévérante et enthousiaste, Wiame trace un chemin inspirant dans un univers encore trop peu féminin. Son témoignage illustre avec force comment la science peut être un levier d’impact, de sens et d’épanouissement personnel.