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La recherche permet de travailler sur l’avenir
Portraits 07/02/2024

La recherche permet de travailler sur l’avenir

Après 25 ans chez Laborelec (l'un des 4 laboratoires de recherche d'ENGIE), Sigrid Gijbels est aujourd’hui Gestionnaire de flotte chez ENGIE Flexible Generation Europe. Mais que fait donc un gestionnaire de flotte ? Et qu’a-t-elle retiré de ses années de recherches ? Voici quelques-unes des questions que nous lui avons posées.

Je trouve étrange qu’il y ait encore si peu de femmes dans les sciences et technologies.

Aujourd’hui, la voix des hommes porte encore bien plus que celle des femmes, et cela doit changer.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours et votre carrière de chercheuse ?

J'ai débuté chez Laborelec il y a plus de 25 ans, après mon diplôme d'ingénieur métallurgiste. Au début, je ne faisais pas beaucoup de recherche mais plutôt du conseil, principalement pour les centrales électriques en Belgique. Au fil du temps, j’ai évolué et occupé divers postes dans la recherche. Au bout de quelques années, je suis devenu responsable de ce qui était à l'époque le plus grand programme de recherche de Laborelec sur les centrales de co-génération. Au cours de mes dernières années chez Laborelec, j'ai également dirigé le laboratoire Green Thermal Generation (production thermique durable). Tout s’est fait de manière plutôt fluide. 

Début 2022, j’ai décidé de changer et j’ai rejoint Flexible Generation Europe, où je suis désormais Gestionnaire de flotte (Fleet Manager). Quand je dis que je suis gestionnaire de flotte, on pense souvent que je gère une flotte de voitures de prêt ! Mais en réalité, il s’agit d’un parc de centrales électriques.

Je suis responsable du suivi de nos centrales électriques en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni en binôme avec un collègue responsable de la France, de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal. En tant que gestionnaires de flotte, nous suivons les centrales électriques pour les aider à atteindre l'excellence opérationnelle et à maximiser la performance durable des actifs. Nous surveillons les performances, remettons en question les statu quo, nous recherchons des améliorations (transversales) et partageons les bonnes pratiques.

Nous gérons aussi un programme de recherche en partenariat avec Laborelec. Donc même si je suis passée de l'autre côté, je garde un lien avec la recherche. Bien sûr, par rapport aux programmes de R&I, le programme « flotte » a une orientation beaucoup plus pratique. Nous demandons aux centrales électriques les sujets génériques qu’elles aimeraient voir étudiés et c’est ainsi que nous définissons un programme de recherche pour Laborelec. Les programmes de R&I sont sur une échéance beaucoup plus longue alors que les projets que nous réalisons dans le cadre du programme de flotte sont à plus court terme. Ce sont des programmes en un ou deux ans, et non cinq ou dix ans. Le long terme a son importance, mais c’est la mission de la R&I, pas la nôtre.

Vous avez une formation d’ingénieur métallurgiste. Comment avez-vous choisi ce sujet ? Était-ce un choix par défaut ou quelque chose que vous aviez toujours voulu faire ?

C’était plutôt un choix par élimination. À l'université, nous pouvions choisir différentes matières comme la chimie, le génie mécanique, l'informatique, la métallurgie, etc. Les premières années, on nous donnait un petit avant-goût des différentes matières et j’avais été séduite par la science des matériaux et la métallurgie. L’informatique ne m’intéressait pas, j’hésitais entre la chimie et la science des matériaux et c’est la taille des groupes qui m’a poussée vers la métallurgie. En mécanique, il y avait 100 à 150 étudiants. En Métallurgie, nous étions 20, ce qui me convenait beaucoup mieux..

Et je suppose qu'il n'y avait pas beaucoup de filles ?

En fait, il y en avait pas mal ! Nous étions sept filles dans un groupe de 20. Dans certains groupes il n’y avait quasiment pas de filles et je pense qu’en général, en ingénierie, même aujourd’hui, il n’y a pas assez de filles.

Que vous a apporté votre expérience de chercheur ? 

J’ai particulièrement apprécié le réseau que je me suis constitué et les personnes que j’ai rencontrées. Nous avions l'occasion d'assister à des conférences et d'entrer en contact avec des entreprises concurrentes qui développaient des solutions innovantes. Nous travaillions vraiment sur l’avenir et c’était quelque chose qui me plaisait.

Il y avait aussi beaucoup de variété, nous ne faisions pas toujours la même chose, c’était un défi ! Parfois nous travaillions sur un sujet et au bout d’un an ou deux, nous arrivions à la conclusion que ça ne marcherait vraiment jamais. C’est dommage, mais cela arrive : la recherche ne mène pas toujours à des solutions satisfaisantes.

Mais la diversité des sujets, la possibilité de découvrir des personnes différentes et des cultures différentes –  nous étions en contact avec des entreprises en Asie et au Moyen-Orient – m'ont beaucoup plu.

Y a-t-il une citation ou un mantra qui est important pour vous ?

Ce qui est important pour moi, c’est de « mettre en pratique ce que vous prêchez », car on récolte ce que l’on sème.

C’est quelque chose que j’ai toujours essayé de mettre en œuvre dans tous les aspects de ma vie, au travail et dans ma vie privée. Lorsque vous travaillez avec d’autres personnes, si vous les traitez avec respect et que vous vous concentrez sur la collaboration, vous obtenez de bien meilleurs résultats que lorsque vous n’êtes pas aussi constructif. Lorsque vous faites ce que vous dites, vous gagnez en crédibilité, vous construisez des choses positives et de bonnes équipes, et vous faites en sorte que les choses fonctionnent mieux.

La collaboration, c’est important pour vous ?

Oui, je pense qu’en travaillant en équipe, on peut réaliser bien plus qu’en travaillant seul. Même si certains le sous-estiment, pour moi il est clair qu'en travaillant ensemble, en interne au sein d'ENGIE, comme entre Laborelec et Crigen, ou entre R&I et les entités opérationnelles, mais aussi en externe, en travaillant avec des entreprises qui peuvent être des concurrents dans certains domaines, on obtient des résultats bien meilleurs et plus nombreux.

La collaboration est aussi très courante dans la recherche chez ENGIE R&I. Par exemple, les projets européens sont souvent pilotés par des consortiums dans lesquels ENGIE travaille avec des concurrents. C’est une utilisation bien plus efficace des budgets.

Y a-t-il un pouvoir magique ou un don que vous aimeriez avoir ?

Peut-être quelque chose d’un peu égoïste et pas tellement lié au travail. Je pense que nous perdons beaucoup de temps à voyager, à être coincés dans les embouteillages. Si nous pouvions dire « Beam me up, Scotty » et simplement disparaître d'un endroit et apparaître dans un autre, ce serait pratique. Ce serait un don utile, mais je ne pense pas que ce soit pour demain.

Vous l’avez dit, il n’y a pas assez de filles dans les filières scientifiques et pas assez de chercheuses.

Je trouve étrange qu’il y ait encore si peu de femmes dans les sciences et technologies. Dans le monde de la recherche et dans le monde universitaire, je pense que l’équilibre est correct. Mais dans les centrales électriques où je travaille actuellement il y a très, très peu de femmes.

Un meilleur équilibre serait souhaitable, car je pense que les femmes peuvent avoir un peu peur d’entrer dans ce « monde d’hommes ». Même si d’après mon expérience personnelle, ce n’est pas quelque chose dont on devrait avoir peur. Les filles et les femmes peuvent se défendre et les hommes ne sont pas si effrayants !

Que pourrait-on faire pour améliorer cette situation ?

Je pense qu'il faut commencer le plus tôt possible. Tous les parents doivent commencer à faire moins de distinction entre les garçons et les filles, par exemple en arrêtant de donner des petites voitures aux garçons et des poupées aux filles. Et si votre fille est douée pour les sciences, poussez-la vers des sujets d'ingénierie et de recherche. Les écoles devraient probablement aussi se concentrer davantage sur cela.

J’ai une excellente citation à ce sujet : Eleanor Roosevelt disait : « Les femmes sont comme des sachets de thé, on ne sait jamais à quel point elles sont fortes avant de les plonger dans l’eau bouillante ». Les femmes se sous-estiment sans doute beaucoup trop. 

Je trouve ça stupide qu’on en soit encore à discuter de ça ! Pour moi, c’est un « non-sujet » et il devrait en être de même pour tout le monde. Mais je réalise qu'en réalité nous n'y sommes pas encore et c'est dommage. 

Je pense que les formations organisées par ENGIE pour nous sensibiliser à nos préjugés et à nos biais vont dans la bonne direction. Si les hommes prennent conscience de ces biais, ils agiront peut-être différemment. Et cela pourrait contribuer à mettre davantage les femmes au premier plan. Aujourd’hui, la voix des hommes porte encore bien plus que celle des femmes, et cela doit changer. Peut-être devrions-nous aussi nous tourner vers des actions et pas seulement vers des paroles.

Et il faudrait aussi voir plus loin que le sujet homme-femme. La diversité et l’inclusion vont bien au-delà, ne l’oublions pas.


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