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Le Crigen est une pépinière de gens extrêmement motivés, pleins d’idées.
Je suis entré en 2007 chez Gaz de France, dans un centre de recherche qui ne s’appelait pas encore le Crigen. On commençait à s'intéresser aux services à l'énergie ; le smart metering était la première brique de ces nouveaux systèmes digitaux que l’on allait développer. La fusion avec Suez avait été annoncée, et le Groupe me paraissait bien placé pour répondre aux enjeux de l'énergie et de l'environnement qui déjà me préoccupaient en tant que jeune diplômé. Il y a une anecdote amusante à propos de mon embauche. Lors de la dernière étape avec le chef de département, à la fin de l’entretien, il m'a dit : « J'aime bien votre profil mais vous ne postulez pas à la bonne offre», et il m'a orienté vers un autre poste qui effectivement m'a plu davantage. Cela illustre bien l’état d’esprit dans la recherche. Les gens ne sont pas bornés : vous venez pour un poste, on vous oriente vers un autre qui vous conviendra mieux !
Une ouverture incroyable sur l'ensemble des métiers du groupe. Embauché par Gaz de France, j'ai beaucoup travaillé la première année sur le gaz, au demeurant passionnant, et la fusion avec Suez m’a donné accès à des entités opérant plutôt dans les services et m’a ouvert des perspectives sur l’Energie en général, l'environnement, la gestion de l’eau, le traitement des déchets, et mené progressivement aux problématiques de la ville et des Smart Cities qui englobe l’ensemble de ces problématiques. En quatre ou cinq ans, j'ai abordé un nombre incroyable de sujets, c'est je pense l’un des éléments clés de l'intérêt de la recherche au sein d'un groupe comme ENGIE.
J’avais complété mon diplôme d'ingénieur à l’ESEO par un Master of Research en Angleterre. On m'avait proposé de faire un doctorat mais j'avais envie d’évoluer dans des environnements où je puisse avoir un impact, opérer un changement. Les grands groupes ont des leviers et une puissance de frappe intéressants. J’étais aussi très attiré par l'industrie, un secteur qui m’a toujours fasciné et dans lequel je souhaiter évoluer.
J'ai passé une douzaine d'années dans la recherche, au Lab Crigen, puis à Singapour. En France on m'a offert l’opportunité de m’immerger au sein des métiers et j'ai passé trois ans détaché au sein des BUs opérationnelles. J'ai d’abord effectué pour GRDF une mission de recensement des compteurs de gaz des clients industriels sur tout le territoire français pour identifier la solution de smart metering compatible avec le plus grand nombre. J’ai passé un an sur les routes pour découvrir les métiers, ça a été très formateur. J’ai ensuite travaillé deux ans sur une application mobile destinée aux techniciens qui s'occupaient des particuliers en France, pour gérer leur carnet d'opérations. Nous développions les solutions au premier étage puis descendions voir les techniciens à l’agence clientèle au rez-de-chaussée et partions avec eux en tournée pour voir si elles fonctionnaient. Si ce n’était pas le cas, nous les corrigions. C'était hyper réactif, vraiment intéressant. Je suis ensuite revenu sur le site du Crigen en tant que chef de projet.
Cela m’a permis de progresser rapidement dans ma carrière car dès que j’ai fait mes preuves comme ingénieur, on m’a confié des responsabilités dans des univers variés et dynamiques. Un autre aspect très positif est l’aspect humain. Le Crigen est une pépinière de gens extrêmement motivés, pleins d'idées. Je n'ai sans doute jamais autant travaillé que là-bas, mais presque par pur plaisir ! C'était un écosystème extraordinaire. Le réseau que j’ai construit au travers de l'ensemble de ces métiers me sert encore maintenant.
Des sujets autour de la Smart City, des plateformes d'aide à la décision pour les élus autour des questions de l'environnement et de l'énergie. Les discussions intégraient les métiers de l'électricité et du gaz mais aussi tous les métiers de l'eau, des déchets, de la gestion des bâtiments qu’il fallait essayer de consolider dans un outil de décision a l’usages des élus et de leurs équipes technique. C'étaient les prémices de choses qui ont été développées par la suite, ce qui montre que la recherche permet aussi de travailler très en amont des sujets, un autre aspect très gratifiant.
A cette époque, le Groupe a voulu internationaliser ses compétences de recherche. La force de frappe de recherche de GDF Suez était basée en Europe mais les marchés de croissance d’ENGIE sont l'Amérique, le Moyen-Orient et l'Asie, d’où l’idée de créer des centres de recherche en région et plus proches des opérationnels. On m'a confié le sujet Asie, et après une étude de marché, nous avons identifié Singapour comme l’une des options les plus intéressantes de la zone. En 2013, j'ai présenté un business plan pour y créer une antenne de recherche. On m’a donné six mois pour remporter un premier contrat de recherche depuis la France.
En 2015, nous avons créé le ENGIE Lab Singapour.
Après six mois au Crigen à répondre à des appels d'offres pour des subventions de recherche, nous en avons remporté un partenariat avec l'université technique de Singapour, la Nanyang Technological University (NTU). Je suis parti en 2014 avec la mission de valider le business plan et de le confronter au réel, ce que nous avons concrétisé assez rapidement. En 2015, nous avons créé le ENGIE Lab Singapour. Tout était à faire. Le poste associait la recherche au recrutement de l’équipe et à la mise en œuvre des projets. C'était mon premier poste de général manager et je m’y suis vraiment plu. J’ai passé 5 ans au Lab à essayer de recréer à Singapour l'ambiance que j'avais connue au Crigen, et je pense que nous avons réussi. Sur les dernières années, nous avons mené un gros projet qui nécessitait la construction d'un site pilote sur l’île de Semakau, et sur le volet construction nous avons fait appel à une filiale d’ENGIE, Tractebel. J'ai découvert le métier de l'ingénierie à travers cette expérience et finalement j'ai migré dans cette structure en 2019.
En tant que Régional Manager, j'ai en responsabilité toute l'activité de Tractebel sur la zone Asie du Sud-Est avec dans mes équipes à peu près 150 personnes, un chiffre d'affaires d'environ 10 millions d'euros, et l'ambition de grandir. Nous agissons dans l'ingénierie et l'aide au développement d'infrastructures, plus spécifiquement les infrastructures qui produisent de l'électricité(sauf le charbon). Nous intervenons dans le thermique, le gaz, le LNG, la cogénération, le cycle combiné, le Waste to Energy et les renouvelables - éolien, solaire, flottant, hydropower - c'est vraiment riche ! Notre développement est axé sur quatre pays : la Thaïlande, le Vietnam, l'Indonésie et les Philippines, un terrain de jeu extrêmement intéressant.
Avoir plusieurs vies pour tester d’autres boulots très intéressants, ça me plairait !
C'est mon mantra depuis mes premières années à Singapour : “Joy on the job comes from doing purpose-driven work with a trusted team“ (Le bonheur au travail vient du fait d'effectuer des tâches qui ont du sens avec une équipe en qui on a confiance).
Le don d'ubiquité, parce que j'ai un peu envie d'être partout. Avoir plusieurs vies pour tester d’autres boulots très intéressants, ça me plairait !
A mon avis, cela commence par le fait de transmettre de l'intérêt pour la science et les technologies aux jeunes filles. Les entreprises comme les nôtres sont bardées d'indicateurs qui permettent de recruter les bons profils – s’ils sont là ! Mais trop souvent, on n'arrive pas à trouver ces profils. Donc il faut le préparer en amont, dès l'école. Peut-être devrait-on agir plus tôt dans les cursus en tant qu’intervenants extérieurs, pour donner envie. Je suis Papa de deux petites filles depuis peu, c’est donc clairement un sujet qui m’occupe l’esprit. Au sein de Tractebel Thaïlande, quand nous constituons nos équipes, nous essayons d’équilibrer les sexes, mais ce n'est pas toujours évident. Nous avons mis en place des processus dédiés pour atteindre l’objectif de parité du groupe, comme ne pas communiquer les noms et genres des candidats en phase de sélection initiale des profils – nous avons reçu un prix de ENGIE 50-50 en 2022 pour cela. Aujourd'hui, nous sommes environ à 30% de femmes en Thaïlande, il reste donc une marge de manœuvre pour atteindre les 50%. A commencer évidemment par mon équipe de Managers régionaux qui compte actuellement trois femmes sur dix.