Il faut être force de proposition et être capable de répondre de façon rapide et significative aux enjeux qui se présentent. Et quelle meilleure façon d'y répondre qu’au travers de la recherche et de l’innovation ?
Je viens des Comores, où j'ai passé un bac scientifique. J'ai obtenu une bourse d'excellence pour partir au Maroc en classe préparatoire maths physique. J’ai ensuite intégré une école d'ingénieur, l'école Mohammadia d'ingénieurs qui dispense une formation inspirée de Polytechnique. J'y ai obtenu un diplôme d'ingénieur en génie des procédés industriels en 2018.
Procédés industriels, c’est un domaine très vaste, et au cours de mes études j'ai enchaîné des stages sans grande cohérence, allant des produits laitiers à la production d'engrais chimiques. Ce n'est que lors de mon stage de fin d’études dans une agence marocaine pour les énergies vertes (MASEN) que j’ai été mordue par le virus ! J’étais entourée de personnes passionnantes et passionnées et j'ai réalisé que je voulais monter en compétence dans le domaine de l’énergie, comprendre mieux les enjeux tout en apportant ma contribution à la science. J’ai donc fait une thèse de doctorat en génie des procédés et énergétique au laboratoire LOCIE de l’université Savoie Mont Blanc à partir d’octobre 2019.
Je travaillais particulièrement sur des machines à absorption qui sont des alternatives aux pompes à chaleur qu’on connaît bien chez ENGIE, avec un intérêt supplémentaire pour décarboner les installations. En France, on a la chance d'avoir de l'électricité décarbonée (nucléaire), mais ce n'est pas le cas dans le reste du monde et ces machines peuvent aider à la production d’énergie thermique tout en limitant l'utilisation de l'énergie électrique. On parle aussi énormément de valorisation de chaleur, et dans ce cadre ces machines ont tout leur sens en France.
Je voulais continuer à travailler sur la production décarbonée de froid et de chaleur ainsi que sur la production d’énergie verte tout en montant en compétence, et c’est une des raisons qui m’ont décidée à rejoindre ENGIE et plus particulièrement Cylergie en octobre 2022.
Je travaille à Cylergie, en tant qu’ingénieur de recherche dans le domaine de la production de froid et de chaleur, que ce soit en utilisant des groupes à absorption ou des pompes à chaleur mais aussi dans celui de l’efficacité énergétique à travers la décarbonisation des installations de nos clients. Travailler pour la Recherche me permet de participer au grand mouvement de ce siècle en étant au cœur des différents projets qui visent à accompagner nos clients dans cette transition énergétique.
Plusieurs choses me passionnent dans ce métier.
La première c’est le fait d’être acteur, de participer activement à la décarbonisation de nos moyens de production que cela soit dans nos laboratoires à Cylergie ou en collaboration avec le Lab Singapour ou encore directement sur le terrain, chez nos clients. J’apprécie notre ouverture sur l’extérieur et de ne pas être enfermée dans nos laboratoires de recherche comme parfois dans le monde académique.
La deuxième, c'est la stimulation intellectuelle que je ressens jour après jour. Lorsqu'on travaille dans un groupe avec des grandes ambitions, on a forcément envie d'apporter sa pierre à l'édifice.
Je suis une grande cinéphile. J’adore analyser ce que je regarde et je trouve passionnant de comprendre « la mécanique », ce qu'ils font, comment ils le font, parfois avec peu de moyens.
J’ai beaucoup de curiosité pour le monde autour de moi. Pour pouvoir grandir dans un monde il faut s'y ouvrir et je suis en phase de découverte, qu’elle soit gastronomique, artistique, musicale… Ou juste comprendre comment les choses tournent autour de moi, ce qui m’oblige à réaliser à quel point je suis petite face à l’immensité de la planète.
Je passe beaucoup de temps au restaurant, au cinéma, dans des atlas, dans des livres… Je n’ai pas eu l'occasion de voyager autant que je l'aurais voulu, mais la France est très diversifiée, à chaque coin de rue on retrouve presque tous les pays du monde et il faut juste se donner l'occasion d'aller vers les gens, de rencontrer de nouvelles personnes.
Dans un groupe comme ENGIE c'est indispensable. Il faut être force de proposition et être capable de répondre de façon rapide et significative aux enjeux qui se présentent. Et quelle meilleure façon d'y répondre qu’au travers de la recherche et de l’innovation ?
Chez R&I, je côtoie des femmes et des hommes pleins de créativité, prenant l'initiative de proposer, d’innover tout en étant en cohésion avec les équipes opérationnelles, avec l'évolution technologique, sans oublier le monde des affaires. Parce que qui dit Groupe dit aussi nécessairement rentabilité.
J'espère que le Groupe continuera à investir autant ou plus, pour nourrir et stimuler les esprits de ses collaborateurs. Une entreprise qui n'investit pas dans la recherche face à une concurrence qui est rude risque de perdre sa place de leader et son prestige au niveau mondial.
L'énergie est un secteur qui évolue très vite. Des technologies apparaissent et disparaissent, d’autres qui avaient été délaissées réapparaissent, il est difficile de prévoir ce qui va arriver. Ce qui est certain, ce sont les contraintes de ne pas laisser la température de la planète dériver de plus de 2°.
On parle de décarboner l’énergie dans les pays développés, mais il faut aussi aider les pays en développement à ne pas répéter les mêmes erreurs. C'est faisable, mais cela demande des moyens humains et financiers.
Donc je ne pourrais pas dire comment j'imagine le futur de l’énergie, mais j'espère qu’il répondra aux objectifs de 2050 sur la décarbonation.
C’est une question qu’on m’a beaucoup posée. Alors qu'avant j'avais énormément de réponses, plus le temps passe, plus je réalise que les opportunités, nous les créons nous-mêmes. J'espère que dans 10 ans j'aurais énormément appris, que j'aurai toujours de nouvelles choses à apprendre et que je pourrai toujours contribuer à une énergie plus durable.
Je souhaite aussi évoluer vers plus de responsabilités et avoir l’opportunité de participer à la prise des décisions qui peuvent impacter le monde de l’énergie de demain.
L'audace : pour moi, innover, c'est oser imaginer, oser créer et oser communiquer.
La motivation : ce n'est pas facile de porter un projet, il faut être motivé, croire en ce qu'on fait.
L'ouverture d'esprit : une fois qu’on a eu l'audace d'imaginer et la motivation de porter, il faut savoir prendre un peu de recul et éventuellement améliorer.
C'est une citation de Franklin Roosevelt “The only limit to our realization of tomorrow will be our doubts of today.”
Effectivement, nous seuls nous posons des limites et n’osons pas. Et dans la Recherche et l’Innovation en particulier, c’est essentiel de ne pas se mettre de freins et de pouvoir s'exprimer et s’épanouir. Cette citation me rappelle que les opportunités, nous les créons nous-mêmes et qu’il ne faut pas hésiter à les saisir.
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