/
Mon compte person ENGIE

Mes notifications

Actus Voir toutes les news
Aligner mes missions avec mes convictions
Témoignage 02/02/2024

Aligner mes missions avec mes convictions

Alliant amour des sciences et de la nature, Elisabeth Aubert a vite compris que des études d’ingénieure lui ouvriraient une carrière riche et variée. Le fil conducteur de son parcours professionnel ? Les enjeux de la transition énergétique et écologique. Son poste de directrice de la performance environnementale de la GBU Infrastructures d'ENGIE lui a d’ailleurs valu d’être nommée aux Trophées des femmes de l'industrie, dans la catégorie "Femme de développement durable". Rencontre avec une femme remarquable.

J'ai eu cette chance dans le groupe ENGIE d'avoir réussi à occuper des fonctions qui faisaient sens pour moi, et je me suis efforcée tout au long de ma carrière d'aligner mes postes avec mes convictions.

Aller vers une société respectueuse de l'environnement a toujours été une nécessité pour moi.

Parle-nous de ton parcours. D’où viens-tu ? Qu’as-tu fait avant d'arriver chez ENGIE ?

Mis à part quelques stages, dont l’un au CNRS, c’est chez ENGIE que ma carrière a débuté, il y a vingt ans. Après ma formation d'ingénieur à Chimie ParisTech-PSL, je suis entrée, comme beaucoup de mes pairs à l'époque, à la Direction de la Recherche de Gaz de France. Cet ancêtre du Crigen était déjà la pépinière du Groupe. Gaz de France est ensuite devenu GDF Suez, puis ENGIE, et moi j’y suis restée car le Groupe m’a toujours permis d’avoir des postes qui faisaient sens !

Vingt ans, ce n’est pas rien. Quelles ont été les grandes étapes de ta vie professionnelle ? 

J'ai souvent exercé des responsabilités sur des sujets pionniers et on m’a souvent confié des challenges à partir d’une page blanche, comme c’est d'ailleurs le cas dans mon poste actuel. En 2004, au Crigen, j'ai commencé à travailler sur la filière biogaz en France en accompagnant les collectivités territoriales et les élus. Le biogaz et le biométhane étaient peu connus à l'époque, il fallait donc un gros travail de pédagogie pour expliquer qu’on pouvait produire de l’énergie à partir des déchets. J'ai rapidement convaincu les élus de mener des études terrain sur la valorisation de leurs déchets et pour identifier leurs besoins énergétiques au niveau du territoire. Ce dont je suis la plus fière, c'est d’avoir contribué au lancement du premier démonstrateur en France de biogaz, avec la Communauté urbaine de Lille, en 2006. 

J’ai souvent travaillé sur des sujets pionniers 

Et ensuite ? 

Après le biogaz, je suis passée à un autre sujet lié à la transition énergétique. J'ai piloté un projet de captage de CO2 sur des centrales au charbon en partenariat avec Alstom, EDF et Armines. Nous avons construit un démonstrateur sur une centrale au charbon d’EDF à Vitry. L'occasion pour moi de gérer un très gros projet industriel : 14 millions d'euros, une quarantaine de personnes, une dimension internationale. A la même époque, j’ai participé au groupe de travail qui a élaboré la première stratégie carbone de Gaz de France.

Tu as ensuite changé de cap ?

Oui, après quelques années au Crigen j'avais envie d'aller vers des sujets plus concrets, opérant à plus court terme. En 2010, j'ai rejoint GrDF au moment où arrivait une nouvelle réglementation thermique des bâtiments qui obligeait toutes les nouvelles constructions à intégrer des énergies renouvelables.

Sur deux ou trois ans, un temps très court, j'ai développé et déployé les premières offres d’un portefeuille de solutions où les énergies renouvelables sont couplées au gaz naturel : solaire thermique, photovoltaïque, pompes à chaleur… aujourd’hui ce sont toujours les solutions proposées. 

Et puis, après ce passage dans un milieu très technique et masculin, j'ai encore eu envie de changer et j'ai rejoint la DRH du Groupe, un univers beaucoup plus féminin, moins technique mais peut-être plus politique, et à dimension internationale. Isabelle Kocher, alors directrice générale d’Engie, voulait accélérer l'engagement du Groupe dans la transition énergétique. Pour accompagner cette nouvelle stratégie, on m'a proposé de rejoindre ENGIE University et d’y développer des programmes et des solutions autour de la transition énergétique et de la RSE (notamment lutte contre le changement climatique). L'université, jusqu’alors, proposait plutôt des programmes autour du management. Une fois encore, je partais d'une feuille blanche ! Aujourd’hui, beaucoup des formations que j'ai développées figurent toujours au portefeuille d'ENGIE University, et cela me fait très plaisir. Cette immersion au sein de la DRH m’a permis d’apprendre d'autres façons de travailler, une autre culture, cela m’a beaucoup enrichie en tant qu’ingénieure et manager.

A mon niveau, j'essaie de défendre la vision d'une RSE créatrice de valeur et d'innovation pour le Groupe.

Aujourd’hui, quelle est ta mission ? 

Après 6 ans chez ENGIE University à travailler sur différents sujets, dont l'accélération de la digitalisation de la formation au moment du COVID, j’ai voulu revenir à l’opérationnel. J'ai donc rejoint en janvier 2022 la tête de la Global Business Unit (GBU) Infrastructures. C'est une entité d’à peu près 25 000 salariés qui comprend les métiers des infrastructures gazières (transport, distribution, stockage, terminaux méthaniers et production de biométhane) et électriques (lignes de transport électrique) du Groupe. Je suis en charge de la performance environnementale de cette GBU, sur un périmètre international puisque nous avons des entreprises en Europe (France, Allemagne, Royaume Uni, Roumanie) et en Amérique latine (Brésil, Mexique, Pérou, Chili). Mon poste consiste à fixer et piloter les objectifs qui permettent à notre GBU de contribuer aux engagements RSE du Groupe. J’anime en ce sens le réseau de tous les directeurs RSE, responsables carbone, biodiversité des différentes entités ou entreprises qui appartiennent à la GBU… soit une soixantaine de personnes, et j’assure le partage de connaissance et le transfert de compétences. Sans oublier de répondre aux attentes de nos parties prenantes : actionnaires, investisseurs, agences de notation, clients et territoires. 

Peux-tu nous donner un peu plus de détails ?

J'ai établi et je pilote la trajectoire carbone de la GBU jusqu'à l’horizon 2045, puisque le Groupe a pour objectif d'être alors « Net Zéro Carbone ». Je pilote également la réduction de nos émissions de méthane avec un engagement historique pris l’an dernier de réduire nos émissions de 30% entre 2017 et 2030. Je travaille aussi à la réduction de nos impacts sur la nature, l'eau, la biodiversité… La RSE est un sujet qui me passionne alors qu’il est malheureusement encore trop souvent perçu, notamment par les opérationnels, comme une contrainte. A mon niveau, j'essaie de défendre la vision d'une RSE au service du business mais aussi créatrice de valeur et d'innovation pour le Groupe. 

Aller vers une société respectueuse de l'environnement a toujours été une nécessité pour moi.

Revenons un peu en arrière. Quand tu es arrivée à la direction de la recherche chez Gaz de France, tu savais déjà que tu voulais travailler à l’intersection de la Green Tech, de la RSE et des enjeux carbone, ou c'est une envie qui s'est développée progressivement ?

Je suis convaincue depuis toute petite de la nécessité de protéger la planète, la nature, les animaux, et ça a toujours été une nécessité pour moi d'aller vers une société respectueuse de l'environnement. C'est pour cela que je me lève tous les matins. J'ai eu cette chance dans le groupe ENGIE d'avoir réussi à occuper des fonctions qui faisaient sens pour moi, et je me suis efforcée tout au long de ma carrière d'aligner mes postes avec mes convictions. Très honnêtement, j'ai refusé des opportunités qui auraient sans doute accéléré ma carrière, mais j'ai choisi de garder ce cap, d'être fidèle à mes valeurs, parce que c'est comme cela que je fonctionne. Et je trouve aujourd'hui que cette exigence renforce ma crédibilité et ma capacité d'influence.

Quel est ton atout principal selon toi ?

Je dirais que c'est ma capacité à appréhender les sujets complexes d’un point de vue à la fois technologique et industriel, mais aussi environnemental et sociétal. C'est lié à ma double formation : après mon diplôme d’ingénieur, à mi-carrière, j’ai suivi un Mastère « Management global de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et du Développement Durable » à l’École des Mines de Paris.  Cette double compétence est un atout, je pense, au niveau du groupe.

Ton passage par la recherche, finalement, ça t’a apporté quoi ?

C'était mon premier poste, mes premiers pas dans la vie de l'entreprise, ça m'a appris à gérer des projets industriels complexes, internationaux, avec de grosses équipes, des partenaires externes et des budgets importants. J'ai appris à être à l'écoute des clients quand je travaillais sur la filière biogaz, au contact des élus et des collectivités territoriales, qui sont très exigeants. Au Crigen, j’ai également appris à m’exprimer face à des audiences assez importantes, et finalement à représenter le groupe et ses travaux, par exemple dans des conférences internationales. Et puis il y avait un esprit très fort de camaraderie et d'entraide. J'en ai gardé de vrais amis qui forment aussi un très bon réseau. Nous étions près de mille à l'époque et c'est toujours un plaisir de se croiser. Les parcours qui ont commencé au Crigen sont riches, variés et on retrouve les « anciens du Crigen» un peu partout dans le Groupe. Cela a été une expérience extrêmement riche pour moi.

Les femmes doivent prendre leur place dans les métiers scientifiques et techniques.

Y’a-t-il par ailleurs une petite phrase, un mantra qui t’inspire au quotidien ?

Oui, une phrase de Gandhi qu’un coach d’ENGIE University m’a fait découvrir et que j'ai gardée en tête : « Vis comme si tu devais mourir demain et apprends comme si tu devais vivre toujours ». C'est très beau, et cela correspond à la curiosité intellectuelle qui m’anime. J’aime apprendre, j'ai suivi des formations dans plein de domaines, sur plein de sujets scientifiques ; cette soif de connaissances me définit bien.  D’ailleurs, aujourd’hui, je suis une formation à l’ESSEC pour me préparer à entrer dans des conseils d’administration.

Parlons de superpouvoirs… Si tu pouvais en avoir un, lequel voudrais-tu ? Toi qui aimes tant apprendre, tu vas sans doute me répondre : « la science infuse » !  

En réalité, je pourrais demander plein de choses. Mais si je devais n’en choisir qu’un, j'aimerais avoir le don de me téléporter, pour gagner du temps, éviter les problèmes de transports ou les embouteillages et pouvoir aller à l'autre bout du monde sans émettre de CO2. C’est mon côté très concret et opérationnel qui parle !

Pour finir, abordons un sujet qui te tient à cœur : les femmes dans les métiers des sciences et techniques. Elles y sont peu représentées. Comment faire pour changer cela ? 

 C'est un sujet extrêmement important pour moi. Aujourd'hui, le monde est beaucoup trop pensé et conçu par des hommes pour les hommes - on peut le voir notamment dans les biais de genre de l'IA. Je pense que les femmes doivent prendre leur place dans la société sur les métiers scientifiques et techniques. A l’époque de mes études en classe prépa. nous n’étions que 15% à 20% de filles. Les choses progressent, mais malheureusement trop lentement.  

C’est pourquoi tu t’engages personnellement en ce sens…

Oui, j'interviens auprès des jeunes filles grâce à l'association "Elles bougent" soutenue depuis longtemps par ENGIE. Je suis marraine et membre du groupe WIN (Women In Network) d’ENGIE. Je représente aussi ENGIE dans le cercle InterElles, qui réunit des entreprises de la Tech, des télécoms ou de l'énergie autour de la place des femmes dans les métiers scientifiques. Et j'ai eu l'honneur d’intervenir dans un film de Rafael Duvernay à destination de l'Éducation Nationale, IngénieurEs, soutenu par ENGIE et par la Fondation des Mines. Il propose des portraits et des témoignages de femmes de tous âges, avec des parcours et des métiers très différents, pour dire aux jeunes filles qu’on peut s’épanouir dans le monde scientifique et technique.

La société manque de rôles modèles féminins. Si je réfléchis, le seul exemple que j'ai connu à l'école, c'était Marie Curie, alors que les modèles sont hyper importants. On parle beaucoup de Thomas Pesquet, qui est génial, mais jamais de l’astronaute américaine Christina Koch, par exemple. En 2020, elle a effectué le plus long vol spatial jamais réalisé par une femme. La société, l'Education nationale, les médias, ont tous leur part de responsabilité dans cet état de fait. Enfin, je pense qu'il faut véhiculer les messages le plus tôt possible au lycée.  Au moment des choix c’est trop tard, les biais sont déjà bien ancrés.


Autres news du même thème

Abonnez-vous à la Newsletter ENGIE Innovation

Loading...

En poursuivant votre navigation, vous acceptez que ENGIE utilise des cookies destinés à enregistrer des informations relatives à votre navigation sur le Site. Ils contribuent à faciliter votre navigation et permettent de recueillir des statistiques de fréquentation afin d'améliorer la qualité du Site. Pour en savoir plus cliquez ici.
Consulter la politique des cookies

close icon