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La passion de l'accessibilité numérique
Témoignage 07/03/2022

La passion de l'accessibilité numérique

Des femmes qui changent le monde - Céline Bouillon, ENGIE Digital

la plupart du temps, on ne nous apprend pas à coder assez correctement pour que les technologies d’assistance puissent être utilisées.

L’accessibilité bouge un peu au niveau mondial parce que le cadre légal est de plus en plus contraignant.

Céline Bouillon

Forte d’un triple parcours en ingénierie, communication et design, Céline Bouillon met son énergie et sa conviction au service d’une cause qui lui tient à cœur : l’accessibilité numérique.

Rendez-vous avec une passionnée !

Céline, quel est ton parcours et que fais-tu chez ENGIE Digital ?

Après une formation d’ingénieure informatique et des études en communication, j’ai eu différents rôles en IT : développeuse, cheffe de projet, communicante et maintenant Lead Designer chez ENGIE Digital.
Je travaille avec différentes équipes mais principalement sur le projet eCare, qui concerne la maison connectée, la smart home. Le but d’eCare est de réduire l’empreinte carbone de la maison grâce aux objets connectés.
Il y a 3 niveaux dans eCare. Le premier est l’API, qui offre un point unique pour récupérer les données des différents objets connectés de la maison, quelle que soit leur marque.
Le deuxième, c’est eCare Monitoring, sur lequel je travaille plus particulièrement en tant que Service Designer. C’est un logiciel qui permet à des experts de surveiller à distance les objets connectés (chaudières, panneaux solaires…). L’objectif final est d’intervenir chez le particulier, uniquement quand c’est nécessaire, pour minimiser les transports, les interventions, et donc les émissions de carbone.
Le troisième axe, c’est la data science, qui permet d’élaborer des algorithmes sur la base des données que nous récupérons. Ces algorithmes pourraient, par exemple, aider à faire du monitoring prédictif. C’est-à-dire pouvoir prédire quand une chaudière ou un panneau solaire va tomber en panne pour optimiser les interventions et le fonctionnement de l’installation.

Dans tes fonctions de designer, tu insuffles l’importance du sujet accessibilité, c’est une de tes façons de changer le monde.

Oui, mon glissement vers le design s’est fait parallèlement à ma découverte de l’importance de travailler sur l’accessibilité. 
Dans le cadre d’une mission, j’ai travaillé pour un institut public.  Je faisais du développement front pour eux, et il fallait que les interfaces développées soient accessibles, notamment aux personnes en situation de handicap. C’est un sujet dont on ne m’avait jamais parlé auparavant. En 2013, quasiment seuls les acteurs publics se préoccupaient de cette problématique. 
J’ai toujours gardé à l’esprit la problématique d’accessibilité, mais c’est assez compliqué à mettre en œuvre pour plusieurs raisons : peu de gens y pensent, peu de gens sont formés, et donc beaucoup de choses sont conçues et développées sans prendre en compte l’accessibilité. En termes techniques, ça représente alors une dette à rattraper, et rattraper une dette et former des gens, ça coûte cher. 
On me dit parfois que les personnes en situation de handicap n’utilisent pas le Web, alors qu’elles le font. Certaines personnes utilisent des technologies d’assistance, dont on peut ne pas connaître l’existence : par exemple, une plage Braille ou un lecteur d’écran, parfois en association avec un clavier. Quand on est aveugle, on ne peut pas lire le contenu par la vue, mais il peut être vocalisé par un lecteur d’écran. Et pour que le contenu puisse être vocalisé, il faut que le code derrière soit accessible. Si ce n’est pas codé correctement, ça va vocaliser des choses qui n’ont potentiellement pas de sens. Et la plupart du temps, on ne nous apprend pas à coder assez correctement pour que les technologies d’assistance, ou le clavier, puissent être utilisés, au même titre que la souris par exemple. Pourtant, ça devrait être vu comme une bonne pratique métier. 
En design, c’est la même chose. Souvent, on n’inclut pas cette notion dans notre métier. Alors que l’accessibilité peut toucher à la manière dont on va mener une recherche utilisateur, ou encore maquetter nos interfaces. Si par exemple, je mets 2 indicateurs ronds, un rouge et un vert, sans autre indication, et bien peut-être que des personnes daltoniennes ne verront pas la différence entre les deux, et donc ne saisiront pas si l’état est OK ou KO. Alors que si j’ajoute une croix sur l’indicateur rouge, cela le rend explicite pour tout le monde.
En travaillant sur l’accessibilité, j’apprends des nouvelles choses, et j’essaie de les inclure dans ma pratique, et dans mes échanges avec les développeurs. 
On en revient au sens qu’on donne à ce qu’on crée et comment on infuse ce sens au travers du développement et du design, et comment par ce truchement, on garantit le bon fonctionnement et les bonnes interactions avec des technologies d’assistance. 


Tu constates une évolution dans ton équipe autour de toi, peut-être due à ton rôle d’ambassadrice. Mais penses-tu que ce soit plus général ?

Sur la notion de diversité, il y a eu un mouvement social global, qui fait que ces questions sont vraiment beaucoup plus présentes à l’esprit. Sur l’accessibilité en particulier, je vois une évolution, mais elle est aussi liée à la façon dont on conçoit le design d’expérience utilisateur. 
Au lieu de penser « c’est bon, je sais ce que la personne veut » il faut aller la voir, essayer de comprendre, analyser ce qui est voulu, se confronter à la réalité, et apprendre de cette réalité. 
Dans le design, le code, et même la formation, il y a beaucoup à faire sur le sujet de l’accessibilité. Comment on sensibilise tout le monde, comment on fournit les moyens de formation, puis une fois que tout le monde est formé, et qu’on fait du logiciel accessible, comment on s’assure qu’en interne, les outils utilisés sont accessibles. Ce n’est qu’à cette condition qu’on sera en capacité d’accueillir des personnes sans se poser la question des ajustements nécessaires. 
Un exemple pour eCare Monitoring :  prenons le cas d’un expert monitoring sans problème de vue. Il surveille des chaudières connectées, il a toutes les connaissances nécessaires, il connaît les indicateurs, les données, etc. Demain imaginons qu’il devienne aveugle, il possède toujours son bagage de connaissances et d’expérience, mais si les outils ne sont pas accessibles ou pas assez accessibles, il ne pourra pas continuer à exercer son métier.
Je compte aussi sur l’aspect réglementaire. Pour lever les réticences, je parle de la loi handicap, du fait que l’on peut être attaqué par une association ou par des personnes. A ce moment-là, au-delà des amendes, il y a un impact sur l’image et la notoriété. 
C’est ça aussi qui fait que l’accessibilité bouge un peu au niveau mondial, parce que le cadre légal est de plus en plus contraignant.

Ce que tu fais est déjà énorme ! As-tu encore d’autres façons de changer le monde pour le meilleur ?

A titre personnel, j'ai publié une formation en ligne gratuite sur l’accessibilité, avec l’objectif de permettre aux personnes qui le souhaitent de découvrir les notions clés de l'accessibilité numérique en moins d'1h. C'était mon petit challenge 2021 !
Au niveau professionnel, je saisis toutes les opportunités de communiquer sur le sujet de l’accessibilité, et j’ai déjà remporté quelques petites victoires ! 
Par exemple, eCare a décidé d’engager le budget pour rendre eCare Monitoring plus accessible. Maintenant que j’ai mon premier « cheval de Troie », je capitalise dessus pour partager notre expérience, et essayer d’amener plus d’accessibilité au sein d’ENGIE. Et ça marche, ça commence à prendre à différents niveaux chez ENGIE !

Un message à partager ? 

J’ai été marquée par le discours d’Emma Watson en 2014, à l’ONU à l’occasion du lancement de la campagne « HeForShe ». Devant ce parterre d’experts, elle a dit : « Vous devez vous demander ce qu’une fille qui joue dans Harry Potter fait là ? Mais si ce n’est pas moi, qui d’autre ?  Si ce n’est pas maintenant, quand ? ». 
C’est important de se dire « J’ai le droit de parler de quelque chose, j’ai le droit de le faire ». Le syndrome de l’imposteur est assez spécifique aux femmes, en particulier dans des univers masculins. Et pourtant, on a toutes et tous quelque chose à dire et il ne faut pas hésiter. 
C’est à force de petits pas qu’on finit par de très grands bonds et que de vrais changements s’opèrent, et je pense que tout le monde a sa part à jouer.
Je pense aussi que quand on est dans une position où on peut faire quelque chose pour rendre la vie plus facile à d’autres personnes, il faut le faire. 

Céline a participé à une série de podcasts sur le handicap invisible. Voir la bande annonce

Elle a aussi publié un article sur Medium où elle explique sa démarche. Lire l'article


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