Le secteur du bâtiment dégage près de 39% des émissions de carbone dans le monde — le domaine de la construction et de la production de matériaux bruts étant à lui seul responsable de 11% de ces émissions. Si le béton reste la bête noire des écologistes, il est loin d‘être le seul des nombreux matériaux de construction traditionnels auxquels il faudra progressivement trouver une alternative durable pour atteindre nos objectifs de neutralité carbone.
Certaines des innovations les plus intéressantes dans ce secteur ont pour objet la transformation de déchets issus de l’agriculture et de l’industrie en matériaux bruts de construction.
Tradical Hemcrete, mis au point par le groupe international Lhoist, est un nouveau matériau d’isolation thermique élaboré à base de chanvre, d’eau et de chaux. L’entreprise possède 14 usines en France et jouit de plus de 20 ans d’expérience en Europe, où la culture du chanvre est autorisée.
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Ce matériau à base de chanvre est
à bilan carbone négatif, le chanvre consommant plus de CO2 qu’il n’en rejette
durant sa production.
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Ses propriétés hygrothermiques et
thermales optimales en font un candidat idéal dans le cadre de la rénovation de
vieux bâtiments.
● Il est 100% recyclable et peut être utilisé comme isolant ou comme base de construction pour murs et sols.
Biohm est une start-up basée à Londres spécialisée dans
la recherche de nouvelles solutions capables de remplacer les matériaux nocifs
utilisés dans la construction, comme le béton ou le plastique. « Orb », un
matériau fait de bois et de déchets issus de l’agriculture (cabosses de cacao,
pelures d’oranges séchées, herbe, fleurs de pois bleu et isolant à base de
mycélium) est obtenu grâce au système racinaire de champignons, capable de
digérer ces composants.
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L’isolant à base de mycélium est
plus performant que la majeure partie des solutions sur le marché, à
l’exception du polystyrène qui a pour inconvénient d’être hautement
inflammable.
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Le mycélium a pour particularité
de transformer les produits et substances pétrochimiques en hydrocarbones
inoffensifs ; l’isolant peut donc être produit à partir de produits toxiques.
● Les déchets utilisés sont directement issus de l’industrie : les pelures d’oranges proviennent de la cantine du personnel d’un géant de la tech, tandis que l’herbe est récoltée auprès d’un aéroport londonien.
A Cambridge, l’entreprise DB Group est un fournisseur bien connu de sable, dans le cadre de
la fabrication de ciment et de fusible. En 2015, l’entreprise
a présenté un matériau révolutionnaire : Cemfree, un béton à faible
bilan carbone.
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Cemfree peut représenter jusqu’à
88% d’économie de carbone incorporé par rapport au béton.
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On peut l’utiliser au sein de la
production d’une grande variété de bétons, répondant à des besoins de
construction spécifiques.
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Il ne requiert pas de changements
dans les processus de construction, puisqu'il peut être fabriqué, livré et
utilisé de la même manière qu’un ciment Portland (OPC).
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