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Verdir le CO₂ issu de la méthanisation
Viva Technology 14/05/2024

Verdir le CO₂ issu de la méthanisation

Pionnière dans le domaine du biogaz, CryoCollect a créé un processus de liquéfaction du biométhane et un processus de valorisation du Bio CO₂ issu de la méthanisation. Deux premières industrielles en France. Son Président, Haytham Sayah, nous en dit plus sur sa startup, qui sera présente sur le stand d’ENGIE au prochain salon Viva Technology, du 22 au 25 mai 2024.

Nous purifions et liquéfions, le "gaz pauvre" issu de la méthanisation et produisons ainsi, en plus du biométhane, du BioCO₂

Aujourd’hui, nos solutions sont valorisées sur deux sites d’ENGIE pour récupérer le CO₂ et faire de la liquéfaction, et nous interviendrons bientôt sur deux autres sites.

Présentez-nous CryoCollect en quelques phrases.

CryoCollect est une startup que j’ai créée avec Philippe Khairallah en 2017. Notre objectif était de développer des technologies dans le domaine du biogaz, puis du traitement de gaz en général. En 2018, nous avons mis en place le premier système de liquéfaction de biométhane (BioGNL) en France. La même année, nous avons commencé à réfléchir sur le traitement du dioxyde de carbone (CO₂) issu de la méthanisation. Et en 2020, nous avons mis en place le premier système d’épuration du gaz pauvre issu de la méthanisation pour produire du CO₂ liquide de qualité alimentaire. 

Quel est l’intérêt de produire du biométhane liquéfié ?

Ce processus permet de réduire 600 fois le volume du gaz, ce qui rend cette énergie facilement stockable et transportable. Et puis, le biométhane liquéfié ou bioGNL peut être valorisé en carburant, au même titre que le gaz naturel. Il est même plus performant que le GNC (gaz naturel comprimé). Par ailleurs, créer localement du bioGNL permet de renforcer notre indépendance énergétique en utilisant une énergie produite localement.

Et votre technologie qui permet de capter le CO₂ issu de la méthanisation, en quoi est-elle novatrice ?

Pour vous l’expliquer, je vais revenir aux sources du biogaz et rappeler ce qu’est la méthanisation : c’est un processus naturel biologique de dégradation de la matière organique animale ou végétale, qui, en fermentant, dégage du gaz.  On utilise par exemple la méthanisation pour valoriser les déchets organiques (lisier, fumier, résidus de récolte…) produits par les agriculteurs.  On fait passer cette matière première dans un méthaniseur, sorte de grand réservoir qui la mélange et la « digère », un peu à la manière d’un estomac. Des bactéries vont la fermenter et elle va donc produire du biogaz, composé de méthane et de CO₂. Pour pouvoir utiliser ce biogaz, on doit passer par une étape d’épuration, c’est-à-dire séparer le gaz de qualité, affichant au moins 96,5% de méthane, du gaz « pauvre ». Seul le premier peut être injecté dans le réseau national et utilisé comme du gaz domestique : c’est le biométhane. Le reste est généralement renvoyé à l’atmosphère sans être traité. Or ce gaz « pauvre » contient beaucoup de CO₂. C’est ce flux là que notre solution vient capter. Nous le purifions, le liquéfions, et produisons ainsi, en plus du biométhane, du BioCO₂, c’est-à-dire un CO₂ renouvelable, de qualité alimentaire, à même de se substituer au CO₂ fossile utilisé dans de très nombreuses applications industrielles, comme la gazéification de boissons ou l’amélioration de la photosynthèse des tomates dans les serres maraîchères. La mise au point de ce processus de purification nous a demandé cinq ans de recherches. 

Qu’allez-vous présenter à Vivatech ?  

Une maquette sur laquelle nous montrerons l’écosystème que l’on a créé, avec une ferme qui produit des déchets organiques : un méthaniseur, notre module d’épuration du CO₂ et notre module de liquéfaction du biométhane.  

Pourquoi participer à Viva Technology aux côtés d’ENGIE ?

Nos liens sont solides : ENGIE va investir dans CryoCollect, mais est aussi l’un de nos clients. Aujourd’hui, nos solutions sont valorisées sur deux sites d’ENGIE pour récupérer le CO₂ et faire de la liquéfaction, et nous interviendrons bientôt sur deux autres sites. Nous sommes en train de développer un partenariat stratégique pour fournir à ENGIE une solution qui lui permette de récupérer le CO₂ et le méthane qui subsiste dans le gaz du CO₂. Aujourd’hui, quand nous installons notre process sur des sites de méthanisation, nous sommes capables de récupérer et traiter 100% des molécules produites.

Sur ce site, nous parlons d’innovations. Si vous deviez n’en retenir qu’une dans l’histoire, quelle choisiriez-vous ? 

La première qui me vient à l’esprit, c’est l’électricité , qui a totalement révolutionné notre monde. C’est l'un des piliers fondamentaux de la civilisation moderne. Elle a transformé la société, elle a permis d’innombrables innovations technologiques, et ce faisant elle a notablement amélioré notre qualité de vie. En somme, l'électricité représente bien plus qu'une simple découverte scientifique ; elle incarne le progrès humain et la possibilité d'un avenir meilleur et plus durable pour tous.

Après le salon, quel sera votre prochain challenge ?

Avec l’investissement d’ENGIE et le développement du marché que nous avons créé, nous sommes dans une phase de croissance exponentielle. Aujourd’hui, nous avons déployé nos procédés sur les neuf premiers sites français qui récupèrent le CO₂. Sur le marché européen, et même nord américain, il n’y a pas d’offre équivalente à la nôtre, nous avons donc un gros réservoir de croissance. Nous sommes d’ailleurs en train d’établir un partenariat avec un grand acteur américain du biogaz pour déployer notre technologie. Dans ce domaine, les Européens sont en avance, que ce soit en termes de normes ou de culture. Parallèlement, nous développons d’autres technologies en interne. Notre process peut être adapté aux chaudières à gaz. Nous travaillons à un projet qui s’appelle CHOC (chaudière zéro carbone) et vise à récupérer tout le CO₂ produit à la sortie des chaudières. Nous pourrions aussi décarboner le transport maritime. Le marché s’ouvre, il faut que l’on se prépare à ces opportunités. 


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