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Du thermique à l’électrique… en un kit
Viva Technology 17/05/2024

Du thermique à l’électrique… en un kit

Expert et pionnier du rétrofit en France, Tolv transforme les véhicules thermiques en véhicules électriques à l’aide de kits de conversion 100% français. La start-up grenobloise offre ainsi aux entreprises, et au secteur public, une solution de verdissement de leur flotte peu coûteuse, écologique et efficace. Cofondateur de Tolv, Sylvain Deplace en est aussi le CPTO (Directeur Technique et du Produit). Du 22 au 25 mai 2024, il sera présent au Salon Viva Technology sur le stand d’ENGIE. Il nous parle de son innovation.

Le retrofit consiste à convertir les véhicules thermiques (essence ou diesel) à l’électrique grâce à l’installation d’un kit de conversion et de batteries.

Notre objectif est de produire 9500 kits d’ici 2027 et 40000 d’ici 2030, soit l’équivalent de 131 681 tonnes de CO2 évité par rapport à la production de véhicules électriques neufs.

Sylvain Deplace

Quelle est l’activité de Tolv ?

Tolv est une entreprise à mission qui souhaite décarboner les flottes automobiles. Notre idée est née d'un simple constat : il y a 1,3 milliard de véhicules sur Terre ; pour accompagner la transition énergétique, il faut décarboner ce parc. Or la seule solution proposée aux usagers jusqu’à présent était de se débarrasser de leur ancienne voiture pour acheter du neuf, soit un énorme gâchis de ressources.  Nous proposons à nos clients une solution technologique alternative, appelée rétrofit, que nous industrialisons. Ce procédé consiste à convertir les véhicules thermiques (essence ou diesel) à l’électrique grâce à l’installation d’un kit de conversion et de batteries. Ainsi, on convertit ce qui pollue le plus dans le véhicule tout en conservant les éléments encore utilisables. Ce principe, nous l'adressons aux flottes de professionnels, qu'ils soient du secteur public ou privé, sur les véhicules utilitaires - les fourgons notamment. Les véhicules obtiennent ainsi une vignette Crit’Air 0 qui leur permet de circuler partout, notamment dans les zones dites ZFE - Zones à faibles émissions. Nous avons aujourd'hui un partenariat avec Renault Group pour la conversion de mille Renault Master sur 2024 et 2025. 

Et les anciens composants, qu’en faites-vous ? Est-ce possible de les recycler ?

Bien sûr. On va même privilégier le réemploi. Il y a plusieurs cas de figure en fonction du composant et de son état. Le moteur et la boîte de vitesse sont des éléments que l’on va diriger vers le marché de l'occasion, soit sous la forme d’une pièce complète remanufacturée (c’est-à-dire après des tests et une remise en état « comme neuve »), soit sous forme de pièces détachées. Les pièces qui ne peuvent pas être mises sur le marché de l'occasion iront au recyclage ou à la dépollution. En effet, les éléments thermiques, moteur, réservoir d'essence et filtre à particules, ont été en contact toute leurs vies avec des polluants. On ne veut pas les relâcher dans la nature ou les brûler, on les dépollue donc avant d'opérer un recyclage de la matière, ou la mise en déchetterie. Tous ces processus sont gérés par la Refactory de Renault Group, à Flins, de même que nos conversions.

Vous n’opérez donc pas dans votre propre usine ? 

Aujourd'hui, Tolv a une stratégie 100% « fabless ». Nous ne montons pas de nouvelles usines ; nous nous appuyons sur l’existant en nous associant à des partenaires qui disposent déjà de sites et de la main d’œuvre associée. C'est le cas de Renault Group dont la Refactory est la première usine européenne d’économie circulaire consacrée à la mobilité. Nous leur livrons un dossier industriel et ils produisent pour nous en tant que sous-traitants. 

Quel est l’état des lieux du marché du rétrofit en France ? 

Le marché français est un eldorado du rétrofit depuis un arrêté de 2020 qui en a fait un pays pionnier en la matière. Jusqu'ici, c’était une opération artisanale, qui se faisait chez le garagiste, avec une homologation qui requérait un accord du constructeur, véhicule par véhicule. La France a légiféré et a permis à des startups comme la nôtre d’opérer de manière industrielle, après une phase de prototypage, au même titre que si nous étions un constructeur automobile. C’est le seul pays au monde qui permet cela, même si en Europe les mentalités et les réglementations évoluent. Notre pays compte une douzaine d'acteurs qui opèrent du deux-roues au poids lourd, dont trois à quatre sur le seul véhicule utilitaire léger. En 2024 Tolv est le seul acteur autorisé à déployer et livrer des véhicules utilitaires légers homologués à des clients en France. 

En quoi votre solution est-elle innovante ? 

Le rétrofit existe depuis longtemps, aux Etats-Unis notamment. Ce que notre startup a inventé, c’est le rétrofit à échelle industrielle. C’est vraiment une innovation de production, de méthodes et d'usage. D'un point de vue technologique, nous avons développé des kits d'électrification standards, modulables, adaptables à un maximum de modèles de véhicules utilitaires légers, dans des délais de deux jours seulement. C'est aujourd'hui le délai le plus court au monde sur le rétrofit de véhicule utilitaire. 

Vous serez présent à Viva Technology au côté d’ENGIE. Quel sens cela a-t-il pour vous ?  

ENGIE a eu un coup de cœur pour notre projet alors que nous concourrions au Prix Pépites, dans lequel le Groupe était juré. ENGIE nous a par la suite proposé d'intervenir sur son Agora et sur son stand à Viva Tech. Pour nous, c’est une belle exposition. Et je pense que nous avons une histoire cohérente à raconter ensemble, un vrai message de décarbonation des mobilités à porter.

Que présenterez-vous au Salon ?

Malheureusement pas un véhicule, cela prendrait trop de place ! Mais je viendrai avec une maquette au 1/43ème d’un petit fourgon, des vidéos, et des fiches techniques de nos produits puisque nous sommes aujourd’hui en mesure de vendre des conversions de Renault Master. Les premières livraisons à nos clients se feront dès la fin mai.

Pourquoi est-ce important de participer à Viva Technology ? 

Vivatech brasse un grand nombre de décideurs de haute volée. Le salon peut donc nous ouvrir des opportunités business, nous aider à créer des connexions, des partenariats. Nous démarrerons également une levée de fonds dans les mois à venir, le salon nous permettra donc de rencontrer des investisseurs potentiels pour notre déploiement industriel en France et à l’international. 

Sur ce site, nous parlons d'innovation. Si vous deviez n’en retenir qu’une dans l'histoire, ce serait laquelle ? 

C’est sans doute un peu cliché, mais je dirais... l'électricité. L'homme n'a pas inventé l'électricité, elle existe dans la nature, mais il a appris à la maîtriser. Et le repère que l'on peut poser, l’étape qui a fait qu’elle est accessible à tout le monde aujourd'hui, c'est l’invention du courant alternatif par Nikola Tesla. Vous allez me dire que je l’ai choisi parce qu’il a eu un rôle prépondérant dans le développement de l’automobile électrique. Mais avant d'être une marque de voiture, Tesla est un ingénieur ! Un inventeur qui n'a pas gagné un sou, ou presque ; qui n'a breveté que très peu de choses et a malgré tout rendu accessibles d’innombrables technologies au plus grand nombre. 

Quelles sont vos perspectives après le salon ? 

L’année 2024 va vraiment être centrée sur la livraison de notre modèle Renault Master. Nous avons un partenariat avec la métropole de Lyon, et d'autres villes et clients. Nous allons également entamer une levée de fonds qui visera à déployer notre activité. Nous préparons l'ouverture à l'Europe pour 2027. Enfin, après les kits destinés au Renault Trafic en 2023 et au Renault Master aujourd’hui, nous avançons sur un projets multi-produits de deuxième génération en 2026, toujours sur le retrofit des véhicules utilitaires légers.  Notre objectif est de produire 9 500 kits d’ici 2027 et 40 000 d’ici 2030, soit l’équivalent de 131 681 tonnes de CO2 évité par rapport à la production de véhicules électriques neufs. Par ailleurs, nous voulons améliorer les performances de notre technologie. 

Peut-on espérer que vous équiperez bientôt aussi les véhicules des particuliers ?  

Nous envisageons cette opportunité, mais elle doit s'accompagner de gros volumes de vente pour être au prix le plus accessible à tout le monde. Je ne pense pas que nous nous lancerons sur ce marché dans les deux ans à venir, mais peut-être par la suite !


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